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[14/07/2006 18:28:12] SAINT-PETERSBOURG (AFP) La Russie négocie d’arrache-pied pour obtenir un feu vert de Washington à son entrée à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), un succès de prestige qu’elle espère pouvoir présenter lors du sommet G8 de Saint-Pétersbourg. Mais alors que le Kremlin espérait annoncer un accord dès vendredi, les pourparlers se poursuivaient dans la soirée entre le ministre russe du Développement économique Guerman Gref et la représentante américaine au Commerce Susan Schwab. De surcroît, Moscou a commencé à dédramatiser l’éventualité d’un report de cet accord. Sergueï Prikhodko, conseiller du président russe Vladimir Poutine, a estimé que ce ne serait “pas une grande tragédie” si le feu vert américain devait se faire encore attendre. Igor Chouvalov, le “sherpa du président Poutine au G8, a averti de son côté que plus on tardait à admettre la Russie à l’OMC et dans le G7 “plus cela sera nuisible pour tout le monde”. La Russie a déjà signé des accords bilatéraux avec ses autres principaux partenaires commerciaux membres de l’Organisation, condition requise pour une adhésion. Mais elle doit encore obtenir ce feu vert de Washington. Le ministre russe des Finances Alexeï Koudrine s’était pourtant montré très optimiste mercredi, après avoir conclu un accord sur les services financiers. Mais Washington est plus réservé : “les négociations sont en cours. Il y a des questions importantes toujours sur la table et aucun accord n’a été atteint jusqu’à présent”, a déclaré vendredi Sean Spicer, porte-parole de la négociatrice américaine. Les réticences de Washington ont souvent été qualifiées de “politiques” à Moscou. Le président Poutine a haussé le ton le 4 juillet en avertissant que la Russie pourrait cesser d’appliquer les règles de l’OMC, qu’elle observe déjà , si elle n’était pas admise. Selon M. Koudrine, Washington a levé jeudi son exigence que les banques étrangères puissent ouvrir des succursales directement en Russie, alors que la loi russe leur impose d’établir des filiales de droit russe, ce qui permet selon Moscou de contrôler les flux de capitaux. La Russie a accepté en échange d’ouvrir plus largement son secteur de l’assurance. Mais plusieurs points d’achoppement demeurent. Les Etats-Unis veulent que la Russie fasse plus pour assurer le respect de la propriété intellectuelle et s’engage à ne pas augmenter ses subventions agricoles, aujourd’hui très faibles. Washington souhaite aussi un assouplissement des règles phytosanitaires russes, souvent utilisées par Moscou pour imposer des embargos, au fort relent politique, à ses partenaires commerciaux. En contrepartie d’un feu vert de Washington, le russe Gazprom pourrait annoncer au sommet la liste de ses partenaires pour exploiter un gisement géant de gaz à Chtokman en mer de Barents, auquel deux compagnies américaines, ConocoPhillips et ChevronTexaco, prétendent, a estimé cette semaine le président de la Chambre de Commerce américaine Andrew Somers. Le français Total est aussi sur les rangs. La Russie négocie depuis 1993 son accession à l’OMC et est à présent la plus grande économie mondiale en dehors de l’organisation, la Chine y ayant fait son entrée en 2001. Après avoir conclu un accord avec ses partenaires américains, Moscou devra encore terminer ses négociations multilatérales dans le cadre de l’OMC et espère une adhésion finale au printemps 2007. Le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, sera à Saint-Pétersbourg lundi pour une réunion avec les dirigeants du G8 ainsi que ceux de cinq grands pays émergents (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique), pour tenter de débloquer le cycle de négociations de Doha ouvert en 2001. |
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