Tourisme intérieur : quelles attentes ?

Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, qui
désire promouvoir le tourisme intérieur, a engagé une étude stratégique
consacrée justement au «tourisme intérieur», cette étude a mis en évidence les lacunes et les attentes des Tunisiens. Suite aux résultats de cette étude,
il a été élaboré un plan d’action devant permettre d’atteindre un objectif de 15% de part
du marché pour le tourisme intérieur.

Caractéristiques du
tourisme intérieur

Il faut noter qu’actuellement les hôteliers et les Tour-Opérateurs relèguent
le tourisme intérieur au second rang.

A titre comparatif, le tourisme intérieur représente une part de marché de
40% en Espagne ou au Portugal et se présente comme un régulateur, tout en
constituant une immunité garantissant aux unités touristiques la rentabilité
et la pérennité.

Actuellement, en Tunisie, le tourisme intérieur est considéré comme un
palliatif, dépendant de la qualité de la saison touristique, et n’opérant
qu’en période de crise ou de mauvaises saisons.

Le tourisme intérieur, dopé par le développement spectaculaire du niveau de
vie du Tunisien, a connu un développement rapide, depuis l’année 2002, et ce
au niveau de l’indicateur des nuitées.

Evolution du tourisme intérieur

On note que la part du tourisme intérieur dépend de la conjoncture
internationale et des crises externes.

Malgré cela, le tourisme intérieur représente le 6ème marché en Tunisie.

Qui sont-ils ?

Le touriste tunisien se distingue par :

– décide ses vacances 21 jours à l’avance
– absence de programmation
– décision hâtive
– tourisme de haute saison juillet/août
– 50% des touristes tunisiens se rendent dans les hôtels, lors des vacances
scolaires.

Comment passent-ils leurs vacances ?

Quand vont-ils dans les hôtels ?

Où vont-ils ? en 2004

Que reproche le Tunisien aux hôteliers :

– il trouve des difficultés
à trouver des chambres libres dans les hôtels en haute saison.
– information indispensable, en cas de chambres libres.
– prix exorbitants appliqués aux nationaux et résidants.
– absence d’animation pendant la basse saison
– absence d’offre intégrée par les agences de voyages
– ignorance du client tunisien du tourisme culturel, naturel ou
archéologique et sa limitation au tourisme balnéaire.

Face à ce constat et au potentiel du tourisme intérieur, le ministère du
Tourisme et de l’Artisanat cherche à porter la part du tourisme tunisien à
18% en 2016, avec 10,7 millions de nuitées, et ce en se basant sur :

– l’animation à l’intérieur des régions
– la création d’un sigle spécial aux hôtels accordant les meilleurs services
aux Tunisiens
– recrutement de cadres spéciaux, pour communiquer avec le Tunisien
– mettre en place de villages touristiques dédiés aux Tunisiens
– programmer des excursions pour les élèves, pour leur faire découvrir la
Tunisie et les inciter aux voyages, quand ils atteignent l’âge adulte.
– le financement spécifique, par la création de chèque vacances et de compte
vacances
– la révision de la politique de prise en charge par les caisses sociales,
CNRPS, CNSS et CNAM du tourisme de santé
– la dynamisation de la politique commerciale et de marketing dans les
agences de voyages.

Cependant, ces mesures seront tardives pour l’année 2006 car la mise en
place de la Centrale Tunisienne de Réservation Hôtelière, par Amadeus, dès
le 1er juillet 2006, est sans grand impact, en l’absence d’offre pour une
saison exceptionnelle.
Le tourisme doit donc encore composer avec une demande non structurée et doit se
débrouiller pour passer ses vacances.

Mais, les hôteliers doivent se méfier de la réponse que le Tunisien
développe de plus en plus, qui n’hésite plus à se déplacer au Maroc, Malte
ou en Espagne, où les offres sont alléchantes (à titre indicatif, 5 jours à
Malte coûtent 540 DT par personne transport par avion compris !).

Et on ne parle pas du tourisme de shopping vers la Libye, qui prend des
proportions de plus en plus grandes, ils sont 1 million à avoir voyagé dans
ce nouvel eldorado en 2005.

T.B.