Avec seulement 3% des recettes touristiques mondiales en 2004 –sans
doute davantage en 2005-, il serait tautologique de dire que le continent
africain constitue le parent pauvre de ce secteur. Et pourtant, le potentiel
de l’Afrique est immense en la matière !
Cette non ou modeste performance du secteur touristique en Afrique a été mis
en exergue la semaine dernière lors d’un séminaire régional organisé du 5 au
7 juillet dernier à Tanger au Maroc par l’Organisation mondiale du tourisme
(OMT), sur le thème ”développement du tourisme durable et réduction de la
pauvreté” ; séminaire s’inscrit d’ailleurs dans les initiatives de l’OMT
visant à développer les compétences des opérateurs et intervenants dans le
secteur touristique.
Tout le monde en convient que le tourisme constitue l’un des secteurs les
plus dynamiques de l’économie mondiale actuellement, et ce malgré les
quelques turbulences de conjoncture qui affectent sa progression (crise
financière asiatique, attentats du 11 septembre ou épidémie de la pneumonie
atypique…).
Il faut dire que, avec le développement des moyens de transport et autres
technologies de l’information et de la communication, le monde n’est plus ce
qu’il était il 20 ans, et surtout il y a de plus en plus de richesses
–malgré la pauvreté qui persiste encore dans nombre de zones du globe. On
comprend aisément dans ces conditions que les gens aient envie de voyager.
Peu importe, revenons au séminaire de l’OMT, pour dire que lors de cette
manifestation, il a été montré que le secteur du tourisme a toujours montré
sa capacité à résister aux circonstances difficiles.
Pour ce qui est des chiffres, les statistiques font état d’une progression
de 10% entre 2003 et 2004, avec 70 millions de touristes supplémentaires ;
2005 confirme cette tendance en se situant à 5% par rapport à 2004, avec 808
millions d’arrivées de touristes internationaux (c’est comme si plus de 90%
de la population du continent africain s’étaient déplacés), ce qui constitue
un record.
Vu ces performances et afin de permettre le continent de tirer davantage de
profit du boum touristique mondial, le représentant régional de l’OMT,
Ousmane Ndiaye conseille ‘’les gouvernements des pays africains à saisir les
opportunités qu’offre le tourisme pour en faire un secteur prioritaire dans
leur politique de développement’’. De ce point de vue, il n’a pas manqué de
rappeler, à juste titre, que le sommet mondial de Johannesburg pour le
développement durable avait identifié le tourisme comme un des piliers de
développement durable et de lutte contre la pauvreté.
Mais pour ce faire, il est indispensable d’accompagner ce secteur par une
stratégie de planification efficiente et soucieuse des équilibres. C’est
pour cette raison que l’organisation mondiale a mis en place des initiatives
-tel que programme ”Tourisme durable, instrument d’élimination de la
pauvreté”- dont l’objectif est de permettre au continent de tirer meilleur
profit de ce secteur à forte valeur ajoutée.