[15/07/2006 19:42:05] SAINT-PETERSBOURG (AFP) La Russie a démarré samedi son sommet du G8 sur un revers, les Etats-Unis refusant d’accorder dans l’immédiat, contrairement à ses espérances, leur feu vert à son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). “Il reste encore du travail à accomplir”, a expliqué samedi le président américain George W. Bush à l’issue d’un entretien bilatéral avec son homologue russe Vladimir Poutine, hôte du sommet du G8 qui s’ouvrait dans la soirée à Saint-Pétersbourg. “Nous souhaitons l’accession à l’OMC (de la Russie) et nous allons continuer à négocier”, a-t-il ajouté, assurant qu’un accord était “presque atteint”. Ce retard constitue un revers important pour Vladimir Poutine. Le président russe espérait décrocher ce succès de prestige à l’occasion de la rencontre des dirigeants des huit principales puissances mondiales, qui consacre le retour de son pays dans la cour des grands. Moscou négocie depuis 1993 pour avoir un siège à l’OMC, dans l’espoir que cela dope ses échanges commerciaux avec le reste du monde. Basée à Genève, cette organisation régule le commerce mondial. Pourtant forte de gigantesques réserves énergétiques (elle est assise sur les premières réserves gazières au monde), la Russie reste aujourd’hui la plus grande économie mondiale en dehors de l’OMC. Son gouvernement a négocié d’arrache-pied ces derniers jours pour tenter d’obtenir le feu vert indispensable de Washington, à temps pour le G8. Mais l’administration américaine n’a rien lâché. S’exprimant en conférence de presse au côté de M. Bush, Vladimir Poutine a eu du mal à contenir sa déception. “C’est un processus difficile, nous allons continuer à travailler”, a-t-il dit. Les Etats-Unis font pression pour un plus grand respect de la propriété intellectuelle en Russie et pour la limitation des subventions qu’elle verse à ses agriculteurs. Ils réclament aussi un assouplissement des règles phytosanitaires russes, notamment sur la viande américaine. Des contraintes souvent utilisées par Moscou pour imposer des embargos, au fort relent politique, à des pays comme la Géorgie, la Moldavie (sur les vins) ou l’Ukraine (animaux). Ce dernier point a pesé lourd dans la balance. “La raison principale du désaccord a porté sur les mesures phytosanitaires (…) concernant la viande américaine”, a dit le ministre russe du Développement économique Guerman Gref, en soulignant qu’il ne pouvait transiger avec la santé des Russes. A son avis, un accord ne pourra être envisagé qu’à partir d’octobre. La représentante américaine au Commerce Susan Schwab a parlé pour sa part d’un délai de “deux ou trois mois”. La pilule est d’autant plus amère à avaler pour Moscou, qu’un autre front commercial s’est ouvert le même jour, avec son indocile voisin géorgien. Elle-même membre de l’OMC, la Géorgie a créé la surprise juste avant le G8 en remettant en cause l’accord de principe qu’elle avait donné en mai 2004 à l’entrée de la Russie, sur fond de dégradation des relations entre les deux pays. Tbilissi veut rouvrir les négociations avec Moscou. Il argue d'”une sévère détérioration des règles commerciales appliquées par les Russes aux exportations de produits géorgiens”. Tbilissi considère l’interdiction russe à l’importation de ses vins et de son eau minérale comme une sanction visant à le punir pour sa politique pro-occidentale. Autre point de friction: la Géorgie accuse Moscou de soutenir les velléités séparatistes des régions géorgiennes d’Ossétie du sud et d’Abkhazie. |
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