Enron : trois anciens employés de NatWest plaident non coupable

 
 
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De d à g: Giles Darby, David Birmingham, GAry Mulgrew, anciens employés de la NatWest, et un garde sécurité, à Houston le 14 juillet 2006 (Photo : Dave Einsel)

[15/07/2006 06:34:43] HOUSTON (AFP) Trois anciens employés britanniques de la banque NatWest, extradés jeudi vers les Etats-Unis où ils sont accusés de fraude en liaison avec le scandale Enron, ont plaidé non coupable vendredi devant un tribunal de Houston (Texas, sud).

David Bermingham, Giles Darby et Gary Mulgrew sont accusés d’avoir escroqué leur employeur (NatWest, depuis vendue à la Royal Bank of Scotland – RBS) de 15 millions d’euros, en conseillant de vendre une part d’une société d’Enron largement en dessous de son prix. Ils auraient au passage empoché au total 7,3 millions de dollars (5,75 millions d’euros).

Leur procès devrait commencer le 11 septembre.

Les trois hommes ont été placés sous la responsabilité d’un de leurs avocats, Dan Cogdell. Ils ne peuvent pas quitter les Etats-Unis dans l’immédiat et devront porter un bracelet électronique. Un juge devrait se prononcer le 21 juillet sur une demande de liberté sous caution fixée à 100.000 dollars. Ne disposant que de 20.000 dollars en liquide, Gary Mulgrew a proposé ses actions du Celtic Football Club, un club de L1 écossais, pour parvenir à réunir le montant de la caution fixée par le juge Stephen Smith.

Les avocats des trois Britanniques souhaitent que leur clients puissent retourner en Grande-Bretagne en attendant leur procès.

Mais l’accusation s’y oppose catégoriquement. “Ces hommes ne sont pas venus ici volontairement”, a affirmé le procureur Leo Wise. S’ils étaient autorisés à quitter les Etats-Unis “rien ne les empêcherait d’aller dans un pays tiers où il n’existe pas de traité d’extradition avec les Etats-Unis”, a-t-il dit.

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Le tribunal où doivent être jugés les anciens employés de la NatWest, à Houston (Photo : Dave Einsel)

La justice américaine a retenu sept chefs d’accusation contre les trois Britanniques. Chacun les rend passibles d’une peine de cinq ans de prison, soit 35 ans de prison s’ils sont reconnus coupables.

Ils assurent être innocents et ont tenté pendant deux ans d’obtenir que leur cas soit examiné au Royaume-Uni, où aucune charge n’a été retenue contre eux.

Leur avocat Mark Spragg a regretté jeudi que Londres ait refusé qu’ils soient jugés en Grande-Bretagne. “Cela aurait pu aisément être jugé au Royaume-Uni. C’est là que se trouve la victime (la banque), c’est là que se trouvent les témoins. Mais non! Le gouvernement (britannique) a insisté pour qu’ils soient extradés sur la base d’un traité très injuste”, a-t-il accusé.

Leur extradition vers les Etats-Unis a suscité une forte émotion en Grande-Bretagne. Lors d’un débat exceptionnel à la Chambre des Communes, des députés libéraux-démocrates et conservateurs avaient dénoncé mercredi un traité d’extradition “injuste et déséquilibré, négocié en secret”.

Depuis la signature d’un nouveau traité d’extradition entre Londres et Washington en 2003, les Américains n’ont pas besoin de présenter des preuves avant d’obtenir une extradition.

Pour tenter de calmer la tempête, le Premier ministre britannique Tony Blair avait affirmé mercredi que les autorités judiciaires américaines n’étaient pas opposées à la libération sous caution des trois financiers, en attendant leur procès.

 15/07/2006 06:34:43 – © 2006 AFP