[17/07/2006 19:05:07] FARNBOROUGH (AFP) Airbus a dévoilé lundi au salon aéronautique de Farnborough la nouvelle version de son long-courrier A350 baptisée XWB, un projet de 10 milliards de dollars, censé l’aider à regagner du terrain face à Boeing, qui a répliqué avec de nouvelles commandes. Le nouveau PDG d’Airbus Christian Streiff, dont c’était la première apparition publique depuis son entrée en fonctions début juillet, a indiqué qu’il solliciterait “dans les tout premiers jours d’octobre” le feu vert de ses actionnaires pour le lancement industriel du programme remodelé. Le coprésident exécutif de la maison mère d’Airbus EADS, Tom Enders, a affirmé à l’AFP que “septembre-octobre était un bon objectif” pour lancer l’appareil. Le premier des trois appareils de la nouvelle famille XWB (Xtra Wide Body, fuselage extra-large) sera mis en service à la mi-2012. Lancé en 2005 pour contrer le 787 de Boeing, l’A350, dérivé de l’A330, avait dû revenir sur la planche à dessin après des critiques de clients, qui réclamaient un appareil plus grand et moins gourmand en carburant. La nouvelle version est dotée d’un fuselage entièrement nouveau et plus large. L’avion aura de nouvelles ailes, de nouveaux moteurs signés Rolls Royce –Airbus cherche un autre motoriste pour proposer un choix à ses clients–, et sera composé pour moitié de matériaux composites, dont la légèreté permet des économies de carburant.
Ces trois appareils ont une capacité de 270 à 350 sièges, concurrençant ainsi le 787 mais aussi le bimoteur 777, un plus grand modèle que le quadrimoteur A340 ne parvient pas à concurrencer. M. Streiff a reconnu qu’Airbus “espère le soutien et l’aide des gouvernements” (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne) pour financer l’A350 XWB, dont le coût initial ressort doublé, tout en reconnaissant que “la forme exacte” de ceux-ci “restait à déterminer, pour éviter d’inutiles conflits transatlantiques”. Une référence au duel en cours à l’OMC entre Etats-Unis et Europe au sujet des aides à leur industrie aéronautique. “Airbus ne nous a pas encore adressé de demande. Nous devons attendre que le groupe ait finalisé son projet dans les prochains mois pour nous prononcer”, a indiqué le ministre britannique du Commerce et de l’Industrie Alistair Darling, lors d’une conférence de presse des “ministres Airbus”. Airbus se débat en outre avec des retards de production de son avion géant A380, dont l’annonce mi-juin a provoqué une crise de crédibilité chez l’avionneur et la débâcle boursière de sa maison-mère EADS. Un “plan d’action” sera lancé à l’automne pour améliorer la compétitivité du groupe, confronté à un taux de change euro/dollar défavorable, a assuré M. Streiff. Boeing, qui fait la course en tête depuis le début de l’année avec quatre fois plus de commandes qu’Airbus, a de son côté joué d’effets d’annonce pour narguer son rival en dévoilant plusieurs contrats, dont deux déjà inscrits dans son carnet de commandes, mais sans client identifié. La compagnie indonésienne Lion Air a ainsi commandé 30 Boeing 737 pour plus de 2,2 milliards de dollars. Le constructeur a également révélé que Qatar Airways a passé une commande ferme pour 20 777, d’une valeur estimée à 4,9 milliards de dollars. La compagnie koweitienne LoadAir Cargo a par ailleurs passé une commande pour deux 747-400ER. Airbus a réagi en annonçant une commande ferme estimée à 670 millions de dollars, de l’indienne GoAir pour 10 monocouloirs A320, assortie d’une option sur 10 autres appareils. Et l’avionneur européen ne compte pas en rester là. Le directeur commercial d’Airbus, John Leahy, s’est dit “raisonnablement optimiste” sur la possibilité de révéler au salon une nouvelle commande pour l’A380. |
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