OMC : le G8 lance des négociations de la dernière chance

 
 
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Photo de famille des leaders du G8 et des pays émergents, le 17 juillet 2006 à Saint-Petersbourg (Photo : Patrick Kovarik)

[17/07/2006 20:01:48] SAINT-PETERSBOURG (AFP) Le G8 a donné le coup d’envoi à des négociations marathon pour éviter un échec lourd de conséquences aux négociations de l’OMC sur la libéralisation du commerce mondial, avec mission de trouver un compromis d’ici mi-août.

A la suite de l’impulsion politique donnée par le sommet de Saint-Pétersbourg, les six grands acteurs de l’Organisation mondiale du commerce (Australie, Brésil, Etats-Unis, Inde, Japon, Union européenne) ont convenu lundi soir à Genève d’un calendrier de réunions la semaine prochaine, sans aborder le contenu des négociations.

Le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, s’est joint aux ministres du Commerce, de retour du G8 où il est venu tirer la sonnette d’alarme.

Il a mis en garde contre “les risques considérables” d’un échec du cycle de négociations de Doha, lancé en 2001 dans la capitale du Qatar, peu après les attentats du 11 septembre, pour donner une part plus équitable du commerce mondial aux pays pauvres.

“Un échec enverrait un signal fortement négatif sur l’avenir de l’économie mondiale et sur les risques de résurgence du protectionnisme (…) à un moment où l’instabilité géopolitique augmente”, a dit au G8 M. Lamy, selon le texte de son intervention.

Sur le fond des dossiers, aucune avancée visible n’a été faite à l’occasion du G8, qui n’a de toute façon pas mandat pour le faire. Les discussions achoppent principalement sur une querelle autour de la baisse des droits de douane et aides dans l’agriculture, les nations en développement demandant un meilleur accès aux marchés des Etats-Unis et de l’Union européenne.

Mais les pays du G8 ont au moins remis les discussions sur les rails en fixant une date-butoir pour aboutir aux grandes lignes d’un compromis, à la mi-août, et en demandant aux négociateurs de la “flexibilité”.

“C’est la première fois que les chefs d’Etat fixent une date limite”, a souligné une source européenne, en évoquant des “signaux d’ouverture” de la part du président américain George W. Bush lors des travaux à huis clos du sommet.

L’Inde et le Brésil, qui jouent un rôle-clé à l’OMC en tant que grands pays émergents, ont adressé un message similaire au G8 où ils ont été invités lundi. La première s’est dite prête à “faire preuve de souplesse”, le deuxième, par la voix du président Lula, à montrer “la flexibilité nécessaire en vue d’aboutir à un résultat ambitieux et équilibré”.

Le problème est que personne, et depuis des mois, ne veut faire le premier pas. Une réunion à Genève fin juin n’avait pas permis le moindre progrès.

Aux Etats-Unis, la perspective des élections de mi-mandat à l’automne ne facilitent pas la tâche de l’admistration Bush, sous pression du puissant lobby agricole du Congrès pour ne rien lâcher sur les questions commerciales.

Du côté de l’Union européenne, la marge de manoeuvre sera tout aussi étroite pour tout geste significatif en matière de réduction des droits de douane agricoles, allant au-delà de ce que prévoit déjà la réforme de la Politique agricole commune (PAC).

La France, qui marque à la culotte la Commission européenne, chargée de négocier au nom des 25 pays de l’UE à l’OMC, l’a rappelé fermement au G8.

Le président Jacques Chirac a exclu des avancées supplémentaires de la part des Européens “sauf en contrepartie de concessions importantes de nos amis américains ou des pays émergents sur le plan agricole ou sur le plan industriel”.

 17/07/2006 20:01:48 – © 2006 AFP