Les prix du pétrole rebondissent après le repli de lundi

 
 
SGE.ROE49.180706103111.photo00.quicklook.default-245x157.jpg
Des courtiers en énergie à New York, le 13 juillet 2006 (Photo : Mario Tama)

[18/07/2006 10:33:30] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole progressaient légèrement mardi matin, l’hypothèse d’une fin rapide de l’offensive israélienne au Liban, qui avait provoqué des ventes massives la veille, ayant laissé place à un regain d’inquiétude.

Vers 10H10 GMT le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre progressait de 43 cents à 76,35 dollars.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de light sweet crude pour livraison en août gagnait 40 cents à 75,70 dollars sur la plateforme d’échanges électroniques.

Les prix avaient cédé 2,06 dollars à Londres et 1,73 dollars à New York lundi, en raison de développements de la crise au Liban perçus comme rassurants par les opérateurs.

Les ventes massives ont commencé quand un officiel militaire israélien non identifié a estimé à la télévision que l’offensive de l’Etat hébreu au Liban pourrait prendre fin en quelques jours seulement.

“Les inquiétudes de voir le conflit entre Israël et le Hezbollah libanais se généraliser se sont légèrement calmées”, expliquait mardi Michael Davies, analyste à la maison de courtage Sucden.

“Hier (lundi) était le sixième jour du conflit, mais pour l’heure la Syrie et l’Iran sont restés sur la touche, sans s’impliquer”, a-t-il souligné.

Une partie des observateurs, y compris sur les marchés financiers, craignait en effet que l’offensive de Tsahal au Liban ne conduise à l’implication d’acteurs régionaux majeurs, comme la Syrie et l’Iran, soutiens du Hezbollah, et n’enflamme le Proche-Orient.

Or, estimant que le conflit demeurait pour l’heure bien circonscrit, et ne se dégradait pas spectaculairement, les opérateurs en ont profité pour prendre leurs bénéfices lundi avant de repasser à l’achat dès le lendemain.

Les cours restaient cependant bien soutenus, et n’ont pas reculé plus bas que leur niveau de mercredi dernier, reflétant la persistance dans les prix d’une prime de risque associée à la situation au Liban.

Lundi soir, le général Moshé Kaplinski, chef d’état-major adjoint de l’armée, a contredit les propos tenus la veille à la télévision par le militaire anonyme, et indiqué que les opérations au Liban se poursuivraient “au moins une semaine encore”.

Mardi, alors que les évacuations de civils étrangers se poursuivaient, il n’était toujours pas question de cessez-le-feu, et la force internationale de maintien de la paix n’était encore qu’en projet.

“Les combats sont loin d’être terminés: l’hypothèse d’un fin rapide de l’offensive a été démentie, et la proposition de force internationale de maintien de la paix a été qualifiée de prématurée par Israël”, relevait Michael Davies.

“Au minimum, Israël poursuivra ses attaques jusqu’à ce que les soldats enlevés aient été restitués”, estimaient les analystes de la banque Barclays Capital.

Ces analystes faisaient référence aux trois soldats israéliens capturés par le Hezbollah, le premier le 25 juin, les deux autres mercredi dernier, et dont la capture est à l’origine de l’offensive de Tshal au Liban.

“La situation demeurant particulièrement fluctuante et incertaine, nous estimons qu’un risque considérable à la hausse pèse toujours sur les prix du pétrole”, ont ajouté ces analystes.

Par ailleurs, le marché était toujours soutenu par les troubles géopolitiques ailleurs qu’au Liban (Iran, Irak, Nigeria, Corée du Nord) et par la très forte demande en brut et en produits pétroliers.

Les records historiques atteints lundi à Londres (78,18 dollars) et jeudi soir à New York (78,40 USD) restaient à portée mardi.

 18/07/2006 10:33:30 – © 2006 AFP