[18/07/2006 15:37:14] FARNBOROUGH (AFP) Airbus et Boeing se sont disputé la vedette mardi au salon aéronautique de Farnborough avec de nouvelles commandes, mais l’avionneur américain a gardé l’avantage en signant un gros contrat avec Emirates, qui a préféré la version cargo du 747 à celle de l’A380. Le constructeur aéronautique européen, qui affiche quatre fois moins de commandes que Boeing depuis le début de l’année, a ouvert le bal en annonçant un protocole d’accord avec la compagnie libyenne Afriqiyah, portant sur l’acquisition de neuf monocouloirs de famille A320 — six A320 et trois A319 — et trois gros porteurs A330-200, pour un montant catalogue estimé à environ un milliard de dollars. Cette commande est assortie d’une option d’achat pour cinq A319 et trois A330-200 supplémentaires. Airbus a également pris commande d’un A330-300 auprès d’Air Caraïbes. Mais c’est son rival Boeing qui a créé l’évènement mardi en décrochant auprès de la compagnie aérienne de Dubaï une intention d’achat pour 10 747-8 Cargo, équipés de moteurs GEnx (General Electric), pour une valeur totale de 3,3 milliards de dollars. “Le trafic cargo mondial devrait croître de plus de 6% par an au cours des vingt prochaines années. Les 747-8 Cargo mettront Emirates en position de force pour profiter de cette croissance et renforcer le statut de hub de Dubaï”, a commenté le président d’Emirates, cheikh Ahmed bin Saeed Al-Maktoum, lors d’une conférence de presse. Ce contrat sonne comme un camouflet pour Airbus. Emirates est en effet le plus gros client de son avion géant A380, avec 43 exemplaires commandés. Mais la compagnie a récemment converti sa commande de deux A380 version cargo (A380F) en version passagers. En optant pour le 747-8F, modèle cargo concurrent lancé par Boeing fin 2005 pour grignoter des parts de marché à l’A380, Emirates confirme tourner le dos à l’A380F. Et continue de trancher en faveur de Boeing, auquel il avait commandé 42 gros porteurs 777 au salon de Dubaï en novembre.
Interrogé sur ses intentions concernant le nouvel A350 d’Airbus et le 787 de Boeing, le président d’Emirates a indiqué qu’il comptait décider d’ici un an entre leurs versions les plus larges, en promettant à la clé une commande de “70 à 100 avions”. Le président d’Emirates a par ailleurs souligné être “très insatisfait” des retards de l’A380, annoncés mi-juin par Airbus. “Nous sommes en train de négocier des compensations financières”, a-t-il souligné. Dans la foulée, Boeing a annoncé une commande ferme pour deux 787 auprès du groupe de leasing Pegasus Aviation Finance, estimée à 306 millions de dollars. Les dirigeants de la maison mère d’Airbus, EADS, ont répété mardi à Farnborough leur volonté de restaurer la crédibilité de l’avionneur européen, fragilisé par les retards de l’A380 et les débuts ratés de sa gamme A350, entièrement revue et corrigée. “Nos priorités sont Airbus, Airbus et encore Airbus”, a martelé le coprésident allemand d’EADS, Tom Enders. Son homologue français Louis Gallois, dont c’était la première conférence de presse depuis sa nomination début juillet, s’est montré confiant et déterminé. “Mon seul objectif est le succès d’EADS”, et le nouveau patron d’Airbus “Christian Streiff apporte un très grand charisme, une connaissance industrielle remarquable”, a déclaré l’ex-président des Chemins de fer français, se disant “extrêmement heureux” de revenir à l’aéronautique, dix ans après son passage chez Aerospatiale. Le deuxième jour du salon de Franborough a par ailleurs été l’occasion d’une annonce de contrat dans la défense. Le gouvernement britannique a signé un contrat de production avec BAE Systems pour une flotte de 12 avions Nimrod de reconnaissance maritime et d’attaque, d’un montant estimé à 1,1 milliard de livres sterling (1,6 md EUR). |
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