[18/07/2006 15:54:35] FARNBOROUGH (AFP) Le nouveau coprésident exécutif d’EADS, Louis Gallois, “heureux” de faire son retour dans l’aéronautique, a imprimé sa marque mardi en saisissant à bras-le-corps tous les dossiers d’envergure auxquels est confronté le groupe européen. Visiblement à l’aise, plaisantant volontiers avec son homologue allemand Tom Enders, M. Gallois s’est dit “extrêmement heureux de revenir dans l’aéronautique”, au cours de sa première conférence de presse au salon aéronautique de Farnborough, depuis sa nomination début juillet à la place de Noël Forgeard. PDG de la SNCF depuis 1996, il avait été auparavant à la tête du fabricant de moteurs d’avions Snecma et d’Aérospatiale. Priorité numéro un pour M. Gallois, qui a déjà réglé le cas Sogerma en annonçant vendredi le maintien de 650 emplois sur le site bordelais de la filiale: trouver les solutions aux problèmes d’Airbus, source de 60% du chiffre d’affaires et de 80% des bénéfices d’EADS. L’avionneur européen a présenté lundi un nouveau projet d’A350 pour regagner du terrain face au rival américain Boeing. Mais l’annonce mi-juin de retards de livraisons de l’A380 a révélé des problèmes de communication avec sa maison mère et entraîné le groupe dans une grave crise de crédibilité. “Nous voulons une meilleure intégration d’Airbus au sein d’EADS, non pas pour diluer les responsabilités mais pour améliorer les synergies, réduire les niveaux hiérarchiques et la bureaucratie”, a affirmé M. Gallois. Avant d’annoncer qu’il y aurait “probablement des réorganisations industrielles d’ici la fin de l’année” et d’afficher sa volonté de “réduire les coûts pour tenir compte de la parité défavorable euro/dollar”. Christian Streiff avait annoncé lundi un “nouveau plan d’action” pour l’automne afin d’améliorer la compétitivité d’Airbus. Dans la défense, dont il est plus spécifiquement chargé, Louis Gallois a confirmé l’objectif d’atteindre 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2007, contre 7,7 milliards en 2005. Il entend également remettre sur la table la question du rapprochement avec le groupe d’électronique et de défense Thales, après l’échec d’une tentative en avril. “Nous avons beaucoup de choses à faire avec Thales. Nous pouvons coopérer dans un large éventail de domaines” a-t-il estimé, ajoutant toutefois que “la question de la participation n’est pas à l’ordre du jour”. EADS, qui souhaitait depuis longtemps absorber Thales et qui avait proposé d’apporter sa filiale satellites Astrium contre une participation, avait échoué en avril, le groupe de Denis Ranque lui ayant préféré Alcatel. M. Gallois a par ailleurs réaffirmé la volonté de son groupe de prendre le contrôle du missilier européen MBDA, actuellement co-détenu par EADS (37,5%), le britannique BAE Systems (37,5%) et l’italien Finmeccanica (25%). “Un leadership clair d’EADS serait mieux pour MBDA” a-t-il dit. Une volonté claire d’avancer dans tous les domaines, qu’il entend placer sous le signe de la confiance avec Tom Enders, après les tensions franco-allemandes qui ont marqué la présidence de Noël Forgeard. “Avec Tom (Enders), nous avons une relation extrêmement directe, simple. L’important est de ne pas poursuivre des combats internes qui détruisent de la valeur au lieu d’en créer” a assuré M. Gallois. “Nous réussirons ensemble et pas l’un contre l’autre ou l’un sans l’autre” a-t-il ajouté. |
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