Les prix du pétrole reculent malgré le regain de tension au Liban

 
 
SGE.RTM28.180706203005.photo00.quicklook.default-245x157.jpg
Des courtiers en énergie à New York, le 13 juillet 2006 (Photo : Mario Tama)

[18/07/2006 20:30:25] NEW YORK (AFP) Les cours du pétrole ont reculé mardi malgré le regain de tension au Liban et après avoir fortement rebondi dans la journée, les courtiers jugeant notamment que la situation tendue au Proche-Orient ne devrait pas avoir un impact majeur sur la production du brut.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en août a perdu 1,76 dollar, clôturant à 73,54 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a terminé à 74,36 dollars, en baisse de 1,56 dollar.

Le baril de brut à New York avait commencé la journée en hausse, gagnant près d’un dollar à plus de 76 dollars et était monté jusqu’à 76,55 USD en séance.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre avait également rebondi mardi matin après le recul de lundi et atteint un pic en séance à 77,29 USD.

Lundi, les prix avaient cédé 2,06 dollars à Londres et 1,73 dollar à New York, en raison de développements de la crise au Liban perçus comme rassurants par les opérateurs.

“Mais la violence a repris dans la nuit de lundi à mardi et les prix ont rebondi, les opérateurs craignant que l’Iran ne se retrouve bientôt impliqué dans la confrontation”, selon les analystes de la maison de courtage Fimat.

Une partie des observateurs, y compris sur les marchés financiers, craignait en effet que l’offensive de l’armée israélienne au Liban ne conduise à l’implication d’acteurs régionaux majeurs, comme la Syrie et l’Iran et n’enflamme le Proche-Orient.

Les prix ont ensuite à nouveau entamé mardi un net mouvement de repli, “le marché réalisant que la situation au Proche-Orient ne devrait pas avoir un impact majeur sur la production de pétrole”, a expliqué Jason Schenker, de Wachovia Securities.

“L’Iran est impliqué dans le conflit mais les opérateurs semblent désormais convaincus” que le quatrième producteur mondial de brut avec 4 millions de barils par jour, “ne coupera pas ses exportations de pétrole”, a indiqué Phil Flynn, d’Alaron Trading.

Mardi, alors que les évacuations de civils étrangers se poursuivaient, il n’était toujours pas question de cessez-le-feu, et la force internationale de maintien de la paix n’était encore qu’en projet.

“Les combats sont loin d’être terminés: l’hypothèse d’une fin rapide de l’offensive a été démentie, et la proposition de force internationale de maintien de la paix a été qualifiée de prématurée par Israël”, relevait Michael Davies, analyste à la maison de courtage Sucden.

“La situation demeurant particulièrement fluctuante et incertaine, nous estimons qu’un risque considérable à la hausse pèse toujours sur les prix du pétrole”, jugeaient les analystes de Barclays Capital.

Selon Phil Flynn, les prix devraient rester très “volatils” en attendant de nouveaux développements sur le front géopolitique.

“Le marché attend de voir si le conflit va être endigué au Liban et si c’est le cas, les prix devraient refluer au cours des prochaines semaines”, ont aussi estimé les analystes d’AG Edwards.

Les prix restaient toutefois élevés en raison de troubles géopolitiques ailleurs qu’au Liban (Iran, Irak, Nigeria, Corée du Nord) et par la très forte demande en brut et en produits pétroliers.

La vigoureuse croissance chinoise, qui a atteint 10,9% sur un an au premier semestre 2006, a aussi rappelé aux investisseurs que la demande en provenance d’Asie ne devrait pas fléchir à court terme.

 18/07/2006 20:30:25 – © 2006 AFP