Orascom envisage de se retirer du fixe d’Algérie !
La
concurrence ne serait pas déloyale et la poursuite des activités de Lacom
serait compromise. C’est à peu près dans ces termes que le directeur général
du Consortium algérien de télécommunications (CAT, plus connu sous le nom
commercial de Lacom), s’est adressé à l’autorité de régulation algérienne
avec une copie pour le ministre.
La société, joint-venture entre Egypt Telecom et Orascom Telecom Holding,
détenteur de la deuxième licence de téléphonie fixe en Algérie, n’en
pourrait plus des agissements de son concurrent direct Algérie Télécom,
l’opérateur historique fixe en Algérie. Selon le CAT, Algérie Télécom aurait
eu des pratiques anticoncurrentielles et en a alerté l’autorité de
régulation. Cette dernière, après avoir reçu les responsables du CAT le 2
juillet dernier, s’est déclarée non compétente pour trancher sur la
question.
La pratique «anticoncurrentielle» en question porte sur une promotion lancée
par Algérie Télécom entre le 5 juillet et le 5 août 2006. Suite à la réponse
de l’autorité de régulation, le directeur général de Lacom, M. Imad Azhary,
a adressé un courrier à cette même autorité avec une copie au ministre. Dans
ce courrier, que nous avons pu lire dans le quotidien algérois Liberté, il
déclare : «Nous avons le regret de vous informer que le déploiement du
réseau Lacom dans les autres wilayas, tel que nous l’exige notre licence,
est compromis par l’ensemble des barrières à l’entrée que ne cesse d’ériger
AT à notre égard et en dépit des règles de la concurrence. (…) Cette
attitude d’Algérie Télécom est dangereuse pour la viabilité économique” du
projet. “Il s’impose que nous nous concertions avec nos actionnaires afin de
décider de la poursuite ou non de nos activités en Algérie».
Le directeur général de Lacom rappelle dans ce même courrier que la
valorisation de la licence (65 millions de dollars) a été fixée par ses
actionnaires (Orascom et Egypt Telecom en l’occurrence) sur la base des
textes juridiques existants et qui garantissent un climat concurrentiel sain
dans le domaine de la téléphonie fixe. «Étant donné qu’il est impossible de
nous faire entendre en la matière, nous nous emploierons à valoriser les
dommages subis et à demander à être indemnisés en conséquence», écrit le
directeur général.