Les quatre premiers mois 2006 ont vu l’inflation dans les
pays de l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)
monter d’un cran, et s’établir à 2,9% contre un objectif affiché de 2%.
L’accusé N°1, la flambée des prix du pétrole, souligne un communiqué de la
Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) : “A fin avril
2006, le taux d’inflation en glissement annuel s’est, comme en décembre
2005, établi à 2,9%, c’est-à-dire au-delà de l’objectif fixé de 2,0%…
L’évolution de la conjoncture dans l’UEMOA a, pour sa part, été marquée par
la persistance de tensions internationales et l’expansion des crédits à
l’économie, dans un contexte de croissance fragile et de tension des
trésoreries publiques”.
Quant à la situation monétaire, elle a été caractérisée par une expansion de
la liquidité globale alimentée par les crédits à l’économie”, ce qui a
entraîné un accroissement de la masse monétaire, à fin mars, de 8,0% en
glissement annuel, contre 4,7% un an plus tôt, sous l’effet d’une
progression de 8,9% des financements bancaires au secteur privé, indique la
BCEAO.
Les finances publiques des pays membres de l’Union ne sont pas en reste,
puisque celles-ci sont caractérisées par des tensions de trésorerie se
traduisant par des accumulations d’arriérés de paiement dans certains Etats.
D’où des prévisions quelque peu négatives de la BCEAO qui estime que la
progression du Produit intérieur brut (PIB) de l’UEMOA en 2006 pourrait être
“en léger retrait” par rapport aux prévisions initiales, en raison du niveau
élevé des cours du pétrole.
Concernant ses taux directeurs fixés à 4,50% l’an, la BCEAO se dit rester
vigilante face à “l’évolution prévisible de la situation, au maintien du
statu quo dans l’utilisation des instruments de politique monétaire afin
qu’aucune modification ne soit apportée au dispositif des réserves
obligatoires”.