L’événement,
en ce début de mois de juillet, a été manifestement l’examen, vendredi 7
juillet 2006, de l’évolution des relations de la Tunisie avec les pays
asiatiques par un conseil ministériel tenu sous la présidence du Chef de
l’Etat.
Le communiqué officiel diffusé, à ce sujet, par l’agence officielle TAP,
précise que le conseil a passé en revue «les relations avec les partenaires
asiatiques, aux plans de l’intensité et de la diversité, dans les domaines
politique, économique, scientifique et culturel».
Mention spéciale a été faite pour la coopération et les relations
diplomatiques avec le japon dont les deux parties célèbrent, cette année, le
50ème anniversaire.
L’accent a été mis sur l’enjeu d’assurer le suivi des projets réalisés par
la Tunisie et le Japon dans les secteurs technologiques, scientifiques et
techniques, ainsi que dans les domaines de l’infrastructure et de
l’investissement.
Cet intérêt officiellement déclaré pour la coopération avec un pays comme le
Japon ne manque pas d’enjeux. Il illustre de manière éloquente la
détermination de la Tunisie à diversifier son partenariat et à tirer le
meilleur profit de l’ouverture de ses frontières et de son intégration à
l’économie mondialisée.
Quant au partenariat tuniso-nippon, rappelons-en quelques faits marquants.
Le Japon, deuxième fournisseur d’aide publique au développement (60 millions
de dollars) à la Tunisie après la France, est devenu, ces dernières années,
l’un des principaux partenaires financiers de la Tunisie en accordant des
prêts concessionnels et non liés, des crédits Eximbank non liés et des
emprunts obligataires sur le marché financier (Samurai).
La Tunisie fait ainsi partie d’un cercle restreint de 16 pays (14 pays
asiatiques, Pérou, Tunisie et récemment le Maroc) qui bénéficient de ces
crédits annuels.
Au rayon des réalisations, à signaler, au plan industriel, la construction,
depuis 1999, de la centrale électrique privée de Radès à laquelle participe
l’entreprise japonaise Marubéni et financée en grande partie par des
institutions financières nipponnes.
Autres réalisations qui viennent illustrer l’excellente qualité de ce
partenariat : l’octroi d’un bateau de recherche halieutique à l’Institut
National des Sciences et Technologies de la Mer et de deux autres pour la
formation à l’Ecole de Pêche de Mahdia, la construction d’une école de pêche
à Bizerte, la réalisation d’importantes études de développement dans les
secteurs névralgiques tels que les mines et le tourisme, l’appui au
programme familial, la mise à niveau de l’industrie tunisienne et
l’augmentation du nombre des experts et volontaires en Tunisie.
Dans un proche avenir, la réalisation en partenariat de trois mégaprojets ne
manquera pas d’améliorer la visibilité de la présence japonaise en Tunisie.
Il s’agit du projet du pont Radès-La Goulette, le tronçon autoroutier M’saken-Sfax
et le technopôle de Borj Cédria.
La japan bank for international coopération (JBIC) a confirmé sa
contribution à la réalisation du projet du technopôle de Borj Cedria qui
constituera un cadre favorable à l’implantation d’entreprises japonaises.
Et pour ne rien oublier, un protocole d’accord tuniso-nippon portant sur
l’intensification de la coopération entre les secteurs privés des deux pays
a été signé, à Tokyo, au cours de l’été 2005.
Quant aux échanges commerciaux, il faut signaler que le Japon importe pour
une valeur de 29 millions de dinars et exporte vers la Tunisie pour 318
millions de dinars. Des indicateurs appelés à être améliorés, compte tenu de
la qualité des relations diplomatiques entre les deux pays.