[20/07/2006 16:49:18] FARNBOROUGH (AFP) L’édition 2006 du salon aéronautique de Farnborough, relativement calme après une année 2005 record, a néamoins offert à Airbus l’occasion de regagner du terrain dans son match contre Boeing, et de présenter son nouvel A350 censé le remettre en selle. “Je veux dire à Boeing qu’Airbus est bel et bien sur le marché”, a lancé jeudi le directeur commercial de l’avionneur européen, John Leahy, en annonçant une nouvelle commande de 20 A320 de la part de la compagnie hongroise Wizz Air. Nettement dépassé par son rival américain depuis le début de l’année, Airbus sortait gagnant du match de l'”air show”, avec 114 commandes fermes ou intentions d’achat pour une valeur catalogue d’environ 9,6 milliards de dollars, contre 28 pour Boeing, équivalant à 5,7 milliards. L’avionneur de Chicago a par ailleurs tenté de gonfler son bilan commercial du salon à près de 10 milliards de dollars, en révélant en grande pompe des contrats déjà inscrits dans son carnet de commandes mais dont les clients n’étaient jusqu’ici pas identifiés.
Quoiqu’il en soit, les commandes de Farnborough restent bien inférieures aux 48 milliards de dollars de contrats totalisés au salon du Bourget en 2005, année record pour l’aviation commerciale. Airbus a remporté cette manche, mais Boeing peut se targuer d’avoir continué à vendre plus de longs-courrier, et d’avoir remporté la plus grosse commande de la semaine de la part d’Emirates, pour 10 747-8 cargo, choisis au détriment de la version concurrente de l’A380. Si, à l’image du salon, le marché aéronautique mondial ne devrait pas égaler les sommets de 2005, les perspectives restent encourageantes pour les deux géants. Et l’Européen, toujours devancé par son concurrent en ce milieu d’année, compte bien s’arroger près de la moitié des commandes en 2006. “Je pense qu’Airbus finira l’année avec plus de 500 commandes, sur un total qui s’établira probablement autour de 1.200 appareils entre Boeing et Airbus”, près de moitié moins que le niveau atteint l’an dernier mais “au-dessus de la moyenne habituelle” dans le secteur, a estimé jeudi M. Leahy, dans un entretien à l’AFP.
L’avionneur, affecté par les retards de production de son avion géant A380 et les ratés du projet initial de long-courrier A350, est parti à la renconquête de ses clients en dévoilant lundi son nouveau projet A350 XWB. “Airbus sortira de la crise plus fort et meilleur qu’auparavant”, a promis à cette occasion son nouveau patron, Christian Streiff. Du côté de l’aviation régionale, le fabricant européen de turbopropulseurs ATR a confirmé le succès retrouvé de ses appareils peu gourmands en carburant, par temps de pétrole cher, en annonçant sa cinquantième commande depuis le début de l’année. Les constructeurs de jets régionaux, le canadien Bombardier et le brésilien Embraer, ont quant à eux affiché leur foi en l’aviation d’affaires. Bombardier a signé trois commandes fermes pour son biréacteur Challenger 605 et deux commandes pour son nouveau Learjet 60 XR. Quant à Embraer, il a publié un carnet de commandes de 1,25 milliard de dollars pour 235 “business jets”. Dans la défense, le salon de Farnborough a été avare en annonces marquantes, à l’exception de deux contrats britannniques. Le gouvernement de Tony Blair a signé un contrat de production d’1,1 milliard de livres sterling (1,6 mds EUR) avec BAE Systems pour une flotte de 12 avions Nimrod de reconnaissance maritime et d’attaque et annoncé un accord avec un consortium mené par MBDA pour le développement et la production de missiles. |
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