L’Algérie, pays créditeur net

Par : Tallel
 
 


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Décidemment, l’Algérie compte bien
profiter de la hausse des prix du pétrole. Pour preuve, le pays est en passe
de devenir un pays créditeur net vis-à-vis du reste du monde, avec un ratio

dette extérieure rapporté au PIB de 17% en 2005, contre 80% du
PIB en 2004. C’est qu’a indiqué Mustapha Nabli, économiste en chef (région
MENA) à la Banque mondiale (BM), lors de l’ouverture du séminaire sur la
revue des dépenses publiques qui s’est tenu les 11 au 12 juillet 2006 au
siège du ministère des Finances algérien.

Selon les explications du représentant de la Banque mondiale, cela est dû
principalement aux remboursements anticipés opérés par l’Algérie.
Toujours selon l’ancien ministre tunisien, «le taux d’investissement public
de l’Algérie se situe à plus de 10% du PIB, l’un des plus élevés dans le
monde».

Évoquant la mise en oeuvre du Programme complémentaire de soutien à la
croissance (PCSC) de l’Algérie, M. Nabli a souligné que «nos estimations
démontrent que, grâce aux recettes pétrolières, l’Algérie pourrait exécuter
le PCSC tout en assurant une soutenabilité budgétaire à long terme»,
d’autant plus que «le solde du budget de l’administration centrale est passé
d’un déficit global de 2% du PIB en 1999 à un surplus de 14% en 2005». Et
d’ajouter : «Sous l’hypothèse que l’Algérie poursuive des politiques
monétaires, budgétaires et d’endettement prudentes, telles que prônées
actuellement par les décideurs algériens, l’exécution intégrale du PCSC est
soutenable sur le plan budgétaire dans le moyen terme».

Cet ancien professeur de la Faculté des sciences économiques de Tunis pousse
plus loin son analyse, tout en rappelant d’abord que ‘’la BM, à travers les
communications données par ses équipes de travail, n’a pas la prétention de
venir avec des recettes toutes faites ou apporter des solutions clés en main
concernant les investissements publics dans les divers secteurs de
l’Algérie’’, mais s’interroge : «Le créneau d’opportunités offertes par le
boom des recettes des hydrocarbures sera-t-il exploité à l’appui d’une
croissance à long terme de l’économie et de l’emploi et d’un développement
durable, ou sera-t-il perdu pour des raisons de gaspillages, d’inefficacité
et de corr uption ?». Et s’il met sur la table cette interrogation, c’est
parce qu’il considère que la réalisation d’un aussi grand programme que
celui du PCSC, comporte des défis majeurs.

En effet, selon la Revue des dépenses publiques (RDP) présentée par les
experts de la Banque mondiale, le système algérien des investissements
publics comporte plusieurs faiblesses, dont certaines trouvent leur origine
dans l’urgence qui accompagne la préparation de projets à l’échelle du PCSC,
a indiqué M. Nabli. Car, le fait que la préparation technique du personnel
d’exécution et la qualité des projets soient pour la plupart faibles et
inégales «rend de nombreux projets d’investissements hors normes minimales
et ne devaient pas être approuvés»…

Ceci étant, le professeur n’a pas manqué de rassurer le ministre des
Finances algérien M. Medelci, en disant qu’’’il ne s’agit pas d’arrêter les
projets en cours, mais plutôt de les accompagner par la modernisation des
systèmes de gestion de l’investissement public et du budget’’…


T.B.