Grande-Bretagne : la croissance revigorée, grâce aux services et au Mondial-2006

 
 
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La bourse de Londres (Photo : Ben Stansall)

[21/07/2006 13:51:29] LONDRES (AFP) La croissance britannique a retrouvé au deuxième trimestre son meilleur niveau depuis deux ans, confirmant l’amélioration générale de l’économie, grâce en particulier à la bonne santé des services et à un important “effet Coupe du monde” sur la consommation.

La croissance du produit intérieur brut britannique a atteint 0,8% au deuxième trimestre par rapport au premier, et 2,6% sur un an, selon la première estimation publiée vendredi par l’Office des statistiques nationales (ONS).

Ces chiffres sont supérieurs aux attentes des économistes, qui espéraient en moyenne 0,7% sur le mois et 2,5% sur l’année, selon une compilation réalisée par la banque HSBC.

De plus, la croissance enregistrée sur le trimestre est la plus forte depuis le deuxième trimestre 2004, et celle enregistrée sur un an la plus élevée depuis le dernier trimestre de 2004.

Elle dépasse ainsi pour le deuxième trimestre consécutif les 0,6% considérés comme son niveau de long terme, après déjà 0,7% au premier trimestre.

La prévision gouvernementale d’une croissance de 2 à 2,5% cette année, pourtant formulée en mars seulement, pourrait donc être dépassée, estiment les économistes.

Philippe Shaw et David Page d’Investec ont rehaussé la leur de trois dizièmes de points vendredi, de 2,5% à 2,8%, “tirant leur chapeau” au passage à la Banque d’Angleterre (BoE), jugée trop optimiste il y a quelques mois quand elle prévoyait un tel rebond.

Les chiffres publiés vendredi confirment la domination des services qui représentent désormais 74% du produit intérieur brut britannique, contre 19% pour l’industrie, le reste pour la construction.

Les services ont enregistré une croissance de 1% sur le trimestre, et de 3,6% sur l’année, tandis que la production industrielle a reculé de 0,1% sur le trimestre, et de 0,8% sur l’année.

Cette baisse est cependant due aux activités de mines, carrières et énergie, alors que la production manufacturière, plus représentative de la santé de l’économie, a augmenté de 0,5% sur le trimestre et de 0,7% sur l’année.

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Le capitaine anglais David Beckham félicité par son coéquipier Ashley Cole après son but contre l’Equateur, le 25 juin 2006 à Stuttgart, lors du Mondial-2006 (Photo : Valéry Hache)

L’ONS n’évoque pas la consommation dans ses chiffres publiés vendredi, mais les données mensuelles ont montré que ce traditionnel talon d’Achille de l’économie britannique avait fortement été soutenu en début d’année par les achats d’objets (vêtements, téléviseurs…) liés à la Coupe du monde de football.

Les économistes divergent sur la poursuite de ce mouvement. Philip Shaw et David Page pensent que “la Coupe du monde a pu avoir un certain effet”, mais que “les ventes de détail auraient été florissantes de toute façon, grâce en particulier à la reprise du marché immobilier”.

Howard Archer, de Global Insight, est plus prudent sur la poursuite de ce mouvement, “face à une croissance des salaires modérée, des dépenses d’énergie qui bondissent et un certain nombre d’autres vents contraires” pour le porte-monnaie des ménages.

Les économistes s’interrogent à présent sur la date du prochain mouvement de taux de la Banque d’Angleterre, qui maintient le taux de base à 4,50% depuis le mois d’août dernier, après l’avoir baissé de 25 points de base.

Comme la banque s’attendait au rebond de croissance, la banque HSBC estime que “le rythme annuel de 2,6% de croissance du deuxième trimestre ne déclenchera pas forcément une hausse à court terme”, d’autant que la BoE ne s’alarme pas encore trop d’une inflation liée surtout à la hausse de l’énergie.

Paradoxalement, enfin, la croissance britannique s’améliore alors que le taux de chômage est au plus haut depuis six ans, à 5,4%, loin encore cependant de la moyenne de 7,9% enregistrée en zone euro.

 21/07/2006 13:51:29 – © 2006 AFP