[22/07/2006 07:44:28] CORDOBA (AFP) Fidel Castro s’est offert vendredi à Cordoba (nord de l’Argentine) une cure de jouvence devant 20.000 personnes venues l’acclamer et l’écouter pendant trois heures, à l’issue d’un sommet du Mercosur, le marché commun sud-américain, qu’il a marqué de son empreinte. Devant le regard incrédule d’une foule rassemblée sur le campus universitaire de la deuxième ville d’Argentine, le numéro un cubain, qui aura 80 ans en août, a gravi les marches du podium dans son traditionnel uniforme vert olive, avant d’entamer une diatribe de près de trois heures contre son ennemi de toujours, les Etats-Unis. “Vous savez qui est l’ennemi principal, c’est l’impérialisme”, a lancé le chef de la révolution cubaine, sous les applaudissements de militants et sympathisants de gauche dont la plupart n’avaient pas 30 ans. “Ce petit monsieur ne sait rien”, a-t-il encore lancé, à l’adresse du président américain George W. Bush qu’il n’a pourtant jamais nommé directement. “Cherchez un point d’appui fort et solide et vous bougerez ce continent et ce faisant vous bougerez le monde”, a encore dit Fidel Castro aux côtés du président vénézuélien Hugo Chavez, autre “vedette” de ce “sommet des peuples” organisé en marge du 30ème sommet du Mercosur, qui avait lieu jeudi et vendredi à Cordoba.
Loin de se montrer abattu après trois heures de discours, le président cubain est revenu sur le podium en s’excusant d’avoir oublié d’évoquer la figure de son “extraordinaire” compagnon de révolution, Ernesto “Che” Guevara, qui a vécu une partie de sa jeunesse à Cordoba. Une rumeur insistante lui prêtait d’ailleurs l’intention de visiter samedi le musée installé dans la maison familiale du “Che” à Alta Gracia, distant d’une quarantaine de km de Cordoba. Plus tôt dans la journée, Fidel Castro avait ironisé sur son âge et égratigné au passage les Etats-Unis devant sept présidents sud-américains, tous issus de la vague de gauche qui a déferlé sur le continent ces dernières années, rassemblés à l’occasion du sommet du Mercosur. “Je suis content d’avoir 80 ans, d’autant plus quand on a un voisin qui cherche à vous éliminer”, a-t-il déclaré. Le déplacement de Fidel Castro à Cordoba, objet de toutes les rumeurs, n’avait été confirmé que quelques heures avant son arrivée jeudi soir. Il s’en est d’ailleurs excusé en expliquant que grâce à cette “désinformation”, cette réunion était probablement “la seule” au cours de laquelle on avait pas essayé d’attenter à sa vie. Le “lider maximo”, au pouvoir depuis 47 ans, n’a pas quitté son île depuis le mois de décembre dernier quand il avait assisté à Bridgetown, à La Barbade, à un sommet de la Caricom, le marché commun des Caraïbes. Le sommet de Cordoba a aussi été l’occasion pour le dirigeant cubain de signer un accord commercial important avec le Mercosur qui remplacera de manière plus ambitieuse les précédents accords commerciaux bi-latéraux déjà signés avec les pays membres de cette union (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela). Sa présence aux côtés des présidents du Mercosur a aussi donné le ton de ce sommet, qui a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la dimension sociale de cette union économique née en 1991. Hugo Chavez, fervent admirateur du leader cubain, s’est montré de ce point de vue le plus déterminé à revendiquer la naissance d’un “nouveau” Mercosur. Mais les thèmes de justice sociale ou de lutte contre la pauvreté ont également été repris par les autres présidents, à commencer par l’hôte de ce sommet, l’Argentin Nestor Kirchner. “Une intégration uniquement économique ne nous intéresse pas”, a-t-il notamment assuré. |
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