[23/07/2006 11:06:19] PEKIN (AFP) Il y a un an, la Chine décidait de découpler le yuan du dollar, provoquant une réévaluation de 2,1% de sa monnaie. Pour les grandes puissances économiques, en particulier les Etats-Unis, il ne pouvait s’agir que d’un premier geste mais Pékin insiste: il n’ira pas plus loin. Le 21 juillet 2005, Pékin instaurait un nouveau taux de change pour le renminbi (“monnaie du peuple”): au lieu d’un lien fixe avec le dollar américain, la monnaie chinoise était dorénavant arrimée à un panier de devises au contenu non précisé. Cette révolution mettait fin à 10 ans de “peg” avec le billet vert et entraînait une réévaluation de 2,1% du yuan. Mais elle rendait surtout le renminbi plus flexible, ouvrant la voie à d’intenses spéculations sur d’autres réévaluations à venir. S’engouffrant dans la brèche, les Etats-Unis en particulier demandaient des gestes supplémentaires afin de faire correspondre le yuan au réel poids d’une économie chinoise en plein boom et surtout de mettre fin à un avantage indu qu’une monnaie sous évaluée confère aux exportations du pays, selon les Américains. Mais depuis un an, Pékin n’a eu de cesse d’opposer une fin de non recevoir à tout espoir de nouveau mouvement à la hausse du yuan. Si besoin en était, le porte-parole du Bureau national des statistiques, Zheng Jingping, a répété la semaine dernière qu’il “n’y aura pas d’appréciation surprise du yuan par l’intermédiaire de mesures administratives”. Et ce en dépit du bienfait régulateur que pourrait avoir un yuan plus fort sur une économie qui montre de plus en plus de signes de surchauffe : la croissance annuelle a atteint 11,3% au deuxième trimestre. “Tous les problèmes puisent leur origine profonde dans une monnaie sous-évaluée”, estime Qing Wang, économiste à la Bank of America à Hong Kong. “Les actuels développements de l’économie chinoise montrent que le besoin d’une adaptation de la politique des taux de changes se fait de plus en plus urgent”, jugeait lui aussi dans un récent article Yu Yongding, économiste à l’Académie chinoise des sciences sociales. Mais la décision, annoncée vendredi par la Banque centrale de Chine, de relever le ratio de réserves obligatoires qu’elle exige des banques commerciales a montré que Pékin préférera utiliser des leviers monétaires, plutôt qu’une réévaluation du yuan, afin de tenter de dompter la croissance économique, estiment les analystes. “Le signal de l’administration est claire”, estime Divyang Shah, économiste basé à Londres pour IDEAglobal.com. “L’économie, les investissements et la croissance monétaire vont être contrôlés par l’intermédiaire de la politique monétaire et non à l’aide de variations dans les taux de changes”, explique-t-il. L’actuelle bande de fluctuation permet un mouvement de 0,3% du yuan, à la hausse ou à la baisse par rapport à une valeur médiane établie chaque jour en fonction du marché. Vendredi, le yuan a atteint un plus-haut à 7,9855 pour un dollar. Cela signifie que la monnaie chinoise s’est appréciée de 1,4% en plus des 2,1% déjà enregistrés le 21 juillet 2005. |
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