[23/07/2006 16:27:44] JERUSALEM (AFP) Le secteur du tourisme en Israël n’a pas encore été affecté par le conflit avec le Hezbollah, les tour-opérateurs se limitant pour l’instant à modifier leurs itinéraires en cette période de haute saison touristique. “Nous n’avons pas peur. Dieu nous protégera”, assure James Maguire, un touriste américain, face au site où, selon la tradition chrétienne, Jésus fut crucifié. “L’impact a été limité pour nous”, déclare un responsable du ministère du Tourisme, Pnina Ben-Ami, avant d’ajouter qu’aucun vol à destination ou en provenance d’Israël n’avait été annulé et que peu de tour-opérateurs avaient renoncé. Les touristes arrivent encore, poursuit-elle, mais ils modifient leur itinéraire pour éviter le nord du pays, sur lequel plus de 900 roquettes ont été lancées depuis le début du conflit, le 12 juillet. Sur la côte méditerranéenne, Haïfa, troisième ville du pays, est désertée, de même que la station balnéaire de Nahariya, à seulement cinq kilomètres de la frontière libanaise. D’autres destinations touristiques en Galilée, comme Tibériade ou encore Nazareth, ont également été visées par des roquettes et pourraient être évitées par les touristes à l’avenir. Israël, qui compte des lieux saints pour les trois grandes religions monothéistes, des paysages variés et de très belles plages, pourrait être l’une des destinations les plus prisées au monde.
Mais les conflits récurrents entre le pays et ses voisins arabes depuis la création de l’Etat hébreu en 1948 n’ont jamais permi à ce secteur de se développer pleinement. La deuxième Intifada, en 2000, avait ainsi durement affecté le tourisme et l’année 2006 devait être celle du rétablissement avec quelque 3 millions de visiteurs attendus, sans doute grâce à la diminution des attentats suicide depuis 2004. De janvier à juin, un million de personnes se sont rendues en Israël, une hausse de 22% par rapport à la même période l’année précédente, a précisé Mme Ben-Ami, ajoutant que les chiffres pour la première quinzaine de juillet n’étaient pas encore disponibles. Mais juillet et août constituent la haute saison pour l’industrie hôtelière en Israël et si le conflit se prolonge, les réservations devraient chuter, même si les sites les plus visités – Jérusalem, Tel Aviv, la Mer morte – semblent pour l’instant hors de portée des roquettes utilisées par le Hezbollah. L’incertitude demeure, certains spécialistes affirmant que le parti chiite n’a pas encore eu recours à ses engins capables de frapper Tel Aviv et son agglomération, soit plus d’un million de personnes. Plusieurs pays ont d’ailleurs encouragé leurs ressortissants à reporter un voyage en Israël. Ainsi, les Etats-Unis demandent aux Américains “de peser prudemment les risques d’un voyage en Israël et à Jérusalem et de repousser un déplacement dans les zones affectées”, par le conflit. Paradoxalement, le conflit a même engendré une hausse de revenus pour certains hôtels. Des milliers d’Israéliens vivant dans les zones dangereuses ont en effet quitté leurs maisons pour le sud, tandis que certains hôtels du nord sont envahis par des dizaines de journalistes étrangers, venus couvrir le conflit. Une situation qui reste tenable en comparaison à celle du Liban où l’on s’attendait à une saison touristique record, avec 1,6 million de touristes alors que désormais les étrangers fuient par dizaines de milliers. |
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