[25/07/2006 15:37:13] PARIS (AFP) Eurotunnel devra attendre huit jours de plus la décision du Tribunal de commerce sur l’éventuel lancement d’une procédure de sauvegarde mais espère toujours que ses créanciers vont trouver d’ici là un accord consensuel sur le refinancement de sa dette colossale. Le Tribunal de commerce de Paris a décidé mardi de reporter au 2 août sa décision sur la sauvegarde, demandée il y a une quinzaine de jours par le groupe franco-britannique, qui tente depuis des mois sans succès de renégocier sa dette de plus de 9 milliards d’euros. “La décision est reportée au 2 août à 14H30 (12H30 GMT) en raison de la complexité du dossier et du volume des jugements à rendre”, a déclaré Me Jean Veil, un des conseillers d’Eurotunnel. “Ce délai supplémentaire permet aux négociateurs de s’assoir à une table et de trouver une solution d’ici là”, a-t-il estimé. “Nous espérons beaucoup qu’une solution transactionnelle pourrait être trouvée”, a aussi dit Me Veil.
“Les conversations ont toujours eu lieu” entre créanciers, a-t-il assuré, relevant que “les négociations ont toujours lieu à la dernière minute”. Dans un communiqué, Eurotunnel a jugé “opportun le report” de la décision. “Les créanciers n’ont aucune raison de ne pas arriver rapidement dans ce cadre à un accord consensuel de restructuration”, a ajouté le groupe. Les discussions vont se poursuivre de “façon permanente”, a confirmé Jean-Pierre Mattéi, président de l’Arco, association porte-parole d’une partie des créanciers obligataires. Eurotunnel a en outre rappelé qu’il procédait mardi au paiement des intérêts dus pour un montant de 114 millions d’euros. “Aucun argument relatif à un défaut de paiement ne peut être utilisé pour justifier un blocage des négociations”, a encore estimé la direction. En effet, la procédure de sauvegarde ne peut être accordée que si l’entreprise n’est pas en état de cessation de paiement. Si elle est décidée début août, la procédure de sauvegarde, nouveau dispositif prévu pour éviter la liquidation judiciaire aux PME, lui permettra de geler ses créances et le paiement de ses intérêts tout en continuant de fonctionner.
Le tribunal nommerait un ou deux juges mandataires chargés de mettre les créanciers d’accord et d’épauler la direction dans les négociations. Si aucune solution n’aboutit avant début 2007, lorsque le groupe devra commencer à rembourser ses dettes, Eurotunnel sera en cessation de paiement et donc condamné au dépôt de bilan, avec à la clé, une possible liquidation judiciaire. Mais le PDG Jacques Gounon a déjà affirmé qu’il n’avait aucune intention d’attendre cette échéance pour décider du sort de son entreprise. Selon lui, après septembre, il sera trop tard pour engager un plan de restructuration. Si “fin septembre, Eurotunnel ne peut proposer de plan à l’Assemblée générale, il y aura liquidation”, avait-il affirmé. Toutefois, une telle extrémité est peu vraisemblable. En vertu des accords de crédit, les banques principales créancières se substitueraient alors à l’entreprise concessionnaire pour se rembourser directement. Enfin, quoi qu’il arrive à Eurotunnel, le tunnel lui-même continuerait à fonctionner normalement. Eurotunnel emploie 2.300 personnes et a 800.000 actionnaires environ en France. |
||||||
|