[25/07/2006 17:11:41] LONDRES (AFP) Le patron de BP, John Browne, a mis fin mardi aux rumeurs en confirmant qu’il respecterait bien les statuts de l’entreprise en la quittant en 2008, année de ses 60 ans, sans renoncer toutefois à une activité professionnelle. M. Browne a apporté d’emblée ces précisions mardi en préambule à une conférence de presse au cours de laquelle la deuxième compagnie pétrolière du monde, un rang gagné sous son égide, a pu faire état de nouveaux bénéfices record au deuxième trimestre. Entre avril et juin, le bénéfice net total a ainsi gagné 29,9% à 7,266 milliards comparé au deuxième trimestre 2005, malgré un léger recul, attendu, de la production du groupe. “Je veux être tout à fait clair sur la situation: comme je l’ai dit publiquement à plusieurs reprises ces derniers mois, je quitterai mes fonctions en 2008”, a déclaré mardi Lord Browne of Madingley, anobli en 2001. Les rumeurs avaient commencé en avril quand M. Browne, dans un discours de portée générale, avait qualifié de “gâchis choquant”, la mise en retraite à un âge donné. La semaine dernière, la banque d’affaire Merrill Lynch avait incité les actionnaires à se mobiliser contre le départ à son avis trop rapide d’un dirigeant “du calibre de Browne”. M. Browne quittera BP fin décembre 2008, expliquant que sa décision “n’est pas fondée sur l’âge, mais sur la durée” de son rôle de directeur général, qu’il aura exercé plus de 13 ans. “C’est long”, a-t-il remarqué. Merrill Lynch s’est dite soulagée que le patron de BP reste finalement dix mois de plus que prévu. M. Browne, un homme d’apparence chétive et affable, est né en Allemagne en 1948, d’un père officier britannique et d’une mère hongroise, rescapée d’Auschwitz. Tout jeune diplômé de physique, il entre chez BP en 1966 comme stagiaire.
Gravissant les échelons, il prend la tête du groupe en 1995 et se met en pointe de la consolidation mondiale du secteur en rachetant successivement, entre 1998 et 2000, les américains Amoco et Arco, et le britannique Burmah Castrol. Lord Browne affiche aussi des préoccupations environnementales. Sous sa direction, la signification de BP change, de “British Petroleum” à “Beyond Petrol” (“au-delà du pétrole”). Depuis 1999, BP a investi des centaines de millions de dollars dans l’énergie solaire et éolienne, et M. Browne veut que son groupe soit exemplaire dans la lutte contre les gaz à effets de serre. Alors que la réputation du groupe est mise à mal aux Etats-Unis depuis un an, après un incendie qui a fait 15 mors dans une raffinerie de Texas City, des fuites sur ses puits en Alaska, et des soupçons de malversations dans le commerce du propane, M. Browne a voulu montrer mardi que “BP ne pratique pas le +business as usual+, mais au contraire le +”business as unusual” : il a présenté un plan de 7 milliards de dollars et une rénovation des structures américaines du groupe. Lord Browne, qui s’exprimait devant une bonne partie de ses successeurs potentiels alignés devant lui, et leur a donné la parole successivement sur un point ou un autre, a assuré “soutenir pleinement” le processus de désignation du futur patron. Lui-même a avoué avoir une liste de favoris “comprenant au moins trois noms”. “Quitter BP ne signifie pas quitter le monde du travail”, a-t-il remarqué, sans savoir encore ce qu’il fera. Le dirigeant, qui gagne près de 10 millions d’euros par an, soit 25.000 euros par jour, a notamment considéré comme “une très bonne idée pour ceux qui gagnent un peu d’argent de le distribuer”, ce que fait notamment Bill Gates, le patron de Microsoft, à la tête de la fondation Bill and Melinda Gates. |
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