[26/07/2006 20:26:25] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont terminé en légère hausse mercredi, après une baisse surprise des stocks américains d’essence, et alors que la conférence de Rome a échoué à demander un cessez-le-feu immédiat dans le conflit au Liban. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en septembre a pris 19 cents, clôturant à 73,94 dollars. A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en septembre a gagné 72 cents à 74 dollars le baril. Le département américain de l’Energie (DoE) a fait état mercredi dans son rapport hebdomadaire d’une baisse de 3,2 millions de barils des stocks d’essence la semaine dernière aux Etats-Unis, alors que le marché anticipait un niveau identique à la semaine précédente. Les réserves de brut sont restées stables, alors qu’une baisse de 500.000 barils était attendue. “Ces chiffres étaient majoritairement neutres pour les cours du brut et des produits distillés mais plutôt de nature à soutenir l’essence”, a commenté Bill O’Grady, analyste chez AG Edwards. “Bien que les prix de l’essence dépassent les 3 dollars le gallon (3,78 litres, ndlr), la demande reste dans une fourchette normale de progression de 1,5% à 2%”, a-t-il relevé. Sur les quatre dernières semaines, la demande d’essence est en hausse de 1,8% par rapport à la même période de l’an dernier, selon le DoE. Cependant, a observé Deborah White, de la Société Générale, “c’est la première semaine depuis un long moment que la demande d’essence n’a pas continué d’accélérer”. Elle était ressortie en hausse de 1,9% dans le rapport du DoE publié la semaine dernière. Pour cette analyste, un élément haussier pour les cours était la baisse du taux d’activité des raffineries (à 92,5% de leurs capacités), “qui repose entièrement sur les problèmes de raffinage”. Ces derniers jours, une série d’interruptions de production dans des raffineries aux Etats-Unis et au Venezuela a relancé les craintes du marché alors que les Etats-Unis sont en pleine saison des grands déplacements automobiles, synonyme de forte consommation de carburant. Malgré cela, Deborah White remarquait que le marché était cette semaine confiné “dans un couloir de 72 à 75 dollars, et rien n’a été suffisamment haussier ou suffisamment baissier pour l’en faire sortir”. Par ailleurs, la conférence internationale de Rome sur le Liban mercredi a douché les espoirs du marché pétrolier d’obtenir un appel ferme à un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hezbollah. Face à la résistance des Etats-Unis, la conférence s’est contentée d’appeler à “travailler immédiatement pour parvenir de toute urgence à un cessez-le-feu”, une formule moins contraignante. Les combats se sont intensifiés au Liban, où huit soldats israéliens ont été tués mercredi dans de violents combats avec le Hezbollah. Le marché craint une escalade des tensions, qui pourrait entraîner les pays voisins producteurs de pétrole dans le conflit, à savoir la Syrie, l’Iran, voire même l’Arabie saoudite, premier fournisseur mondial de brut. Ryad a mis en garde mardi contre le risque de guerre étendue à la région si l’option de paix échouait “à cause de l’arrogance d’Israël”. Les nouvelles venant du Nigeria étaient elles aussi de nature à inquiéter le marché: une station de pompage de pétrole de l’italien Eni dans le Delta du Niger (sud) a été attaquée mardi, provoquant une baisse de production. L’offre du pays est déjà amputée de plus de 25% à cause d’une fuite d’oléoduc survenue vendredi, et d’attaques menées par des militants séparatistes depuis le début de l’année. “La litanie des malheurs continue pour le marché pétrolier sans aucune lumière au bout d’un tunnel en perpétuel agrandissement”, a commenté Mike Fitzpatrick, analyste à la maison de courtage Fimat. |
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