Distributeurs et marques grand public se convertissent à la pub sur le net

 
 
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Une personne consulte un site internet, le 21 janvier 2005 à Rennes, pour acheter un voyage en ligne (Photo : Valery Hache)

[26/07/2006 15:49:42] PARIS (AFP) La publicité sur Internet suscite un véritable engouement en France, avec une montée en puissance toute particulière des groupes de grande consommation et de distribution, attirés par des tarifs intéressants et la possibilité de conquérir un large public.

Les investissements publicitaires sur la toile ont progressé de 57% au premier semestre 2006, à 984 millions d’euros bruts, selon une étude publiée mercredi par l’Interactive advertising bureau (IAB) et TNS Media Intelligence.

Internet représente désormais 9% du total des investissements publicitaires. Le voyage reste l’acteur principal de la publicité sur la toile. Cependant, l’IAB relève l’arrivée massive des groupes de grande consommation.

Des groupes internationaux comme Coca-Cola, L’Oréal, Procter and Gamble (marques Pampers, Ariel), Beiersdorf (Nivea) ou Unilever (Omo, Knorr…) font beaucoup de publicité sur le net depuis le début de l’année, alors que la presse écrite, la télévision, la radio, le cinéma étaient jusqu’à présent leur principaux supports en France.

“Avant, ces groupes faisaient des annonces sporadiques sur Internet, liées à des opérations toutes particulières. Désormais, ils arrivent avec des enveloppes très importantes et une volonté de présence sur le long terme”, commente à l’AFP Jérôme de Labriffe, président de l’IAB France.

Il est difficile de comparer les supports, mais les coûts n’ont rien à voir: par exemple, diffuser 1.000 bandeaux sur internet coûte en moyenne 7 euros, contre 800.000 à 1,2 million d’euros pour un spot télé de 30 secondes sur 2 à 3 semaines.

Les Français sont en effet de plus en plus nombreux à acheter sur internet. Au deuxième trimestre, les ventes sur internet ont grimpé de 30% et le nombre d’acheteurs a atteint 15,5 millions, soit 28% de plus qu’entre avril-juin 2005, selon l’Association pour le commerce et les services en ligne.

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Des caddies devant un supermarché Carrefour en Normandie en 2005 (Photo : Mychèle Daniau)

D’où la nécessité pour les distributeurs, jusque là plutôt concentrés sur d’autres supports, de compléter leur communication par des campagnes sur internet. Leurs apparitions y sont encore timides, limitées à des opérations de promotions ponctuelles.

“Carrefour est en tête du top 5 de la distribution française pour les publicités sur internet. Le groupe a un positionnement tactique, avec un investissement pérenne, identique à d’autres supports, comme la presse écrite. Les autres distributeurs suivent”, indique M. Labriffe.

En début d’année prochaine, lorsque les distributeurs seront enfin autorisés à faire de la publicité à la télévision, leurs annonces pourraient se cantonner à l’image de marque de l’enseigne (positionnement sur le commerce équitable, la lutte contre la vie chère …), selon les professionnels de la publicité.

Mais Internet, moyen de communication plus flexible, sera incontournable, avec une communication axée sur les objectifs du moment (publicité des produits à marques propres, promotions …).

Pour les distributeurs moins puissants que Carrefour, Internet a le mérite d’être meilleur marché que la télévision.

“Le ticket d’entrée à la télévision est tellement élevé, que certains petits acteurs ne peuvent pas se le permettre ou ne s’autorisent qu’un spot ponctuel. Avec Internet, ces groupes peuvent avoir des stratégies publicitaire sur l’année”, selon M. Lebriffe.

Carrefour a déjà donné le ton en mai, lorsque son patron José Luis Duran a prévenu que la publicité télé n’était pas incontournable et qu’aucun budget supplémentaire n’y serait alloué. Parallèlement, le groupement Système U (Super U, Hyper U, Marchés U) dit avoir déjà réservé une plage publicitaire sur TF1 dès le 1er janvier.

 26/07/2006 15:49:42 – © 2006 AFP