EMI et Warner renoncent à fusionner après l’annulation du mariage Sony-BMG

 
 
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[27/07/2006 13:10:10] LONDRES (AFP) La maison britannique, numéro trois mondial du disque, EMI et le numéro quatre Warner Music ont abandonné jeudi leurs projets de rapprochement, échaudés par la remise en cause de la fusion Sony-BMG par la justice européenne, qui menace toute nouvelle consolidation du secteur.

Le groupe britannique Emi “a décidé de ne plus rechercher une fusion avec Warner Music pour le moment”, a-t-il annoncé dans un communiqué, en précisant qu’il “étudierait de nouveau sa position à la lumière des futurs développements”.

Le groupe américain Warner a indiqué pour sa part qu’il n’avait pas l’intention de faire une offre à EMI “en ce moment”.

Les deux groupes, qui tentaient de se racheter mutuellement depuis trois mois, n’ont pas fermé la porte à une reprise des négociations à l’avenir, mais ont clairement choisi la prudence deux semaines après la décision de la Cour européenne de Justice défavorable à Sony-BMG.

Cette dernière a annulé, le 13 juillet, le feu vert donné par la Commission européenne en 2004 au mariage entre Sony Music, filiale du géant japonais de l’électronique grand public, et BMG, pôle musique de l’allemand Bertelsmann.

Alors que les autorités de la concurrence avaient déjà bloqué en 2000 un rapprochement entre EMI et Warner, les analystes avaient largement vu dans cette décision, qui contraint Sony et BMG à renotifier leur fusion à Bruxelles, un obstacle à toute nouvelle tentative de rapprochement dans le secteur, déjà dominé par quatre majors.

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Le siège de Sony Music à Tokyo (Photo : Toshifiumi Kitamura)

“Tenter dans la foulée une nouvelle fusion serait stupide”, avait ainsi estimé Patrick Wellington, de la banque Morgan Stanley.

Selon des chiffres de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), Universal Music contrôle 25,5% du marché, Sony-BMG 21,5%, EMI 13,4% et Warner Music 11,3%. Un rapprochement des deux derniers les placerait au deuxième rang mondial.

EMI, qui édite les albums de Coldplay et Robbie Williams, et Warner Music, qui compte à son catalogue Madonna et les Red Hot Chili Peppers, jouaient au chat et à la souris depuis trois mois, alors qu’ils veulent unir leurs forces de longue date mais ne parviennent pas à décider lequel rachètera l’autre.

Début mai, EMI avait proposé de racheter Warner pour environ 4,2 milliards de dollars (3,3 mds EUR), offre déclinée.

Warner contre-attaquait à la mi-juin en offrant 2,5 milliards de livres (3,6 mds EUR) à EMI, ce que la direction britannique jugeait “inacceptable”.

Une semaine plus tard, EMI revenait à la charge en augmentant son OPA à 4,6 milliards de dollars, sans plus de succès, avant de recevoir de Warner une proposition légèrement améliorée, qu’il déclinait à nouveau.

Nombre d’analystes considèrent qu’une fusion serait profitable aux deux groupes, en renforçant la présence d’EMI aux Etats-Unis, son point faible, et en permettant à Warner de concurrencer véritablement Universal.

L’action EMI, qui avait grimpé au plus haut depuis quatre ans début juillet à la Bourse de Londres, au plus fort des spéculations sur ses négociations avec Warner, a perdu 22% de sa valeur depuis la décision de la CEJ.

 27/07/2006 13:10:10 – © 2006 AFP