Le Crédit Agricole relève son offre à 3,3 milliards d’euros sur la banque grecque Emporiki

 
 
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Des personnes passent devant la banque grecque publique Emporiki, le 13 juin 2006 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[27/07/2006 10:23:56] PARIS (AFP) Le Crédit Agricole s’est résolu jeudi à relever son offre sur la banque grecque publique Emporiki à 3,3 milliards d’euros, comme l’y pressait le gouvernement grec après le retrait d’une offre concurrente déposée par la Banque de Chypre qui l’a laissé seul en course.

La banque verte offre 25 euros par action contre 23,5 euros auparavant pour 100% des titres.

Le gouvernement grec faisait pression depuis plusieurs jours pour un relèvement de l’offre déposée le 13 juin par Crédit Agricole, déjà détenteur de 9% d’Emporiki dont il est actionnaire depuis 2000.

La banque verte s’est retrouvée seule en lice pour le rachat d’Emporiki depuis le retrait la semaine dernière de la Banque de Chypre, qui avait mis sur la table une offre de 3,78 milliards d’euros, mais libellée à 80% en actions.

“Le gouvernement va examiner positivement les nouvelles données en ayant à l’esprit l’intérêt public, la concurrence dans le milieu bancaire et la compétitivité de l’économie grecque”, a déclaré jeudi le ministre grec de l’Economie, Georges Alogoskoufis.

“L’offre améliorée du Crédit Agricole démontre sa confiance dans les perspectives de l’économie grecque ainsi que dans le système bancaire grec et Emporiki”, a ajouté le ministre.

“Ce n’est pas une surprise du tout. L’offre nous semble suffisante pour que le gouvernement l’accepte puisque cela a été fait en accord avec lui”, a commenté à l’AFP Alain Dupuis, analyste chez Oddo Securities.

Certes, le prix révisé n’offre qu’une prime minime sur le cours de l’action Emporiki le 26 juillet –soit 24,36 euros à la clôture– mais le titre avait déjà intégré une “forte prime spéculative”, la banque grecque étant promise à la vente depuis plusieurs mois, a-t-il ajouté.

Mercredi soir, le directeur général du Crédit Agricole, Georges Pauget, s’était entretenu pendant deux heures avec M. Alogoskoufis.

Selon des sources proches du dossier, la rencontre s’était déroulée dans une bonne ambiance et les négociations étaient intenses.

Pendant la réunion, M. Alogoskoufis s’était entretenu au téléphone avec le Premier ministre Costas Caramanlis et les ministres compétents, selon une source ministérielle.

Une commission interministérielle sera convoquée la semaine prochaine pour examiner l’offre du Crédit Agricole, a-t-on appris de même source.

L’OPA du Crédit Agricole sera ouverte dès que la Banque centrale de Grèce aura donné son aval, et se clôturera le 7 août.

Pour Alain Dupuis, il s’agit d’une “bonne acquisition d’un point de vue stratégique car la Grèce, comme l’Italie, est le seul marché de la zone euro à être en retard en termes d’équipement bancaire sans présenter les inconvénients d’un pays émergent, notamment en matière de change”.

Pour 2005, les chiffres sont éloquents: +33% de croissance pour le crédit immobilier, contre +11% dans la zone euro, +28% pour le crédit à la consommation, contre +7% dans la zone euro.

Toutefois, “ce n’est pas donné par rapport à la moyenne européenne”, juge l’analyste. Le prix offert par le Crédit Agricole correspond en effet à plus de 22 fois le résultat net 2006 de Emporiki, selon ses calculs.

La banque verte n’a pas chiffré le montant des synergies attendues. Elle se contente d’indiquer que l’opération répond à ses critères d’acquisition: impact relutif sur le bénéfice par action avant deux ans, retour sur investissement supérieur au coût du capital avant quatre ans.

A la Bourse de Paris à 10h00 GMT, le titre Crédit Agricole s’adjugeait +0,65% à 31,06 euros, dans un marché en hausse de 0,81%.

 27/07/2006 10:23:56 – © 2006 AFP