France Télécom, fragilisé en Europe, cherche des relais de croissance

 
 
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Logo de France Télécom (Photo : Damien Meyer)

[27/07/2006 17:00:15] PARIS (AFP) France Télécom a admis jeudi que sa croissance serait plus faible que prévue en 2006 et que, face à un marché européen saturé et très concurrentiel, il devait désormais chercher “de nouvelles sources de chiffre d’affaires”, dans la téléphonie mobile et les pays émergents.

Le groupe a publié des résultats semestriels légèrement inférieurs aux attentes et a été sanctionné en Bourse, affichant vers 15H30 une des plus fortes baisses du marché parisien: -2,65% à 16,16 euros. Depuis début 2006, le titre a perdu 23%.

Son bénéfice net, à 2,346 milliards d’euros, a chuté de 30,2%, principalement en raison des plus-values de cession de 1,17 milliard qui avaient gonflé artificiellement les résultats du 1er semestre 2005. C’est surtout la croissance de son chiffre d’affaires qui est apparue faible, de seulement 1,4% en données comparables, alors que l’objectif sur l’année est de 2%.

“Nous ne serons pas aux 2%”, a d’ailleurs avoué le directeur financier Gervais Pellissier, évoquant “le côté un peu moins dynamique du marché”.

Une annonce qui a inquiété les syndicats: les fédérations Sud et FO des télécommunications craignent des répercussions sur l’investissement et l’emploi.

Le problème de France Télécom, comme la plupart des opérateurs historiques européens, est que “85%” de son activité est concentrée en Europe de l’Ouest, où les marchés sont saturés et “avec une très forte intensité concurrentielle”, selon M. Pellissier.

Le groupe a donc dû batailler pour maintenir ses positions: “sur ces marchés, dans un contexte de ralentissement de la croissance, le groupe privilégie un juste équilibre entre rentabilité et parts de marché”, a souligné le PDG Didier Lombard dans un communiqué.

Premier relais de croissance: la téléphonie mobile, qui reste l’activité qui progresse le plus, avec un chiffre d’affaires en hausse de de 22,3%. Elle permet de compenser les pertes d’abonnés au téléphone fixe et les fortes dépenses du groupe pour se positionner sur l’internet haut-débit.

Pourtant, sur ses marchés historiques, France Télécom est à la peine: “En France et au Royaume-Uni, Orange a perdu des clients”, a noté Morgan Stanley.

Même s’ils restent marginaux, les gains de clients des MVNO (opérateurs mobiles virtuels) hébergés par Orange, 247.000 au 1er semestre, ont en tout cas permis de compenser les pertes d’abonnés en France, a reconnu le PDG d’Orange France Didier Quillot: “avec les clients des MVNO, nous arrivons à un solde positif de 200.000 clients”.

“Notre décision de rentrer les premiers sur le marché des MVNO porte ses fruits et nous permet d’avoir une stratégie gagnante”, a relevé M. Pellissier.

L’opérateur doit surtout se concentrer sur “la recherche et le développement de nouvelles sources de chiffre d’affaires”, a-t-il admis, citant l’Europe de l’Est, l’Afrique et le Moyen-Orient comme “des zones qui apportent la croissance”.

Les analystes ne semblaient pas convaincus jeudi par ces déclarations: “encore un avertissement sur résultat”, soupiraient les courtiers de Dresdner Kleinwort dans une note, en référence aux précédents avertissements lancés par l’opérateur, en octobre puis en janvier, qui avaient déjà refroidi le marché.

“Manque de clarté”, jugeait pour sa part Morgan Stanley, estimant que l’absence de perspectives 2007 est “une mauvaise nouvelle”.

La situation financière n’est pas encore rassurante, selon eux, avec une dette nette qui continue de dépasser les 47 milliards.

Pour rétablir la confiance, l’opérateur a assuré qu’il donnait la “priorité” au désendettement et promis que le produit de la prochaine cession de sa participation dans PagesJaunes, soit 3,312 milliards, irait “directement sur la ligne de diminution de désendettement”.

Le groupe publiera ses comptes définitifs le 14 septembre.

 27/07/2006 17:00:15 – © 2006 AFP