[27/07/2006 19:37:24] WASHINGTON (AFP) Le site de partage de fichiers numériques Kazaa, qui était une des principales bêtes noires des éditeurs de musique, va cesser de proposer des contenus illégaux en téléchargement, pour devenir une plateforme légale, a-t-on appris jeudi. “Les grandes compagnies d’édition musicale sont parvenues à un accord à l’amiable avec les opérateurs du site de +peer to peer+ Kazaa”, ont annoncé dans un communiqué commun deux grandes organisations de l’industrie phonographique, l’IFPI (fédération internationale) et la RIAA (association américaine). Cet accord prévoit le versement par Kazaa de 115 millions de dollars pour dédommager les détenteurs de droits d’auteur qui avaient entrepris contre lui des actions judiciaires, a indiqué un porte-parole aux Etats-Unis de Sharman Networks, qui détient le site. Le règlement à l’amiable permet aux opérateurs de Kazaa aux Etats-Unis et en Australie d’éviter le procès qui les menaçait. Il prévoit aussi la transformation de Kazaa en site légal, “pour donner un usage légitime à sa puissante technologie de distribution”, selon l’IFPI. Ceci se fera par l’installation de filtres avec mots-clés dont le but est de barrer les fichiers illégaux. Cette dernière solution avait été imposée en novembre par la justice australienne lorsque celle-ci avait signifié à Sharman Networks que son site d’échange de fichiers était illégal en l’état. L’accord trouvé entre les représentants de l’industrie et Kazaa met un terme à un feuilleton judiciaire qui avait vu l’industrie du disque porter plainte en Australie mais aussi à Taïwan ou en Corée du Sud, et auprès de la plus haute juridiction des Etats-Unis, la Cour suprême. Des sites comme Grokster, Bearshare ou iMesh ont déjà été mis à l’amende et sont devenus des sites légaux après que la Cour suprême des Etats-Unis eut estimé en juin 2005 que proposer des téléchargements illégaux revenait à se rendre responsable et complice de violation de la propriété intellectuelle. “Cette solution est la meilleure pour l’industrie du disque et pour les consommateurs. Tout le monde en sort gagnant”, s’est félicité John Kennedy, président de l’IFPI. “Doucement mais sûrement, nous franchissons les étapes dans la transformation et le développement du marché de la musique digitale. Les gagnants sont les fans, les artistes, les labels musicaux (…) et nos partenaires de la communauté technologique”, a pour sa part estimé Mitch Bainwol, président de la RIAA. Kazaa était jusqu’alors l’un des plus célèbres sites d’échanges de fichiers, musicaux mais aussi vidéo. D’après une source proche du dossier, des producteurs de cinéma de Hollywood comptent d’ailleurs parmi les bénéficiaires des dédommagements financiers prévus par l’accord. Selon l’IFPI, 4,2 millions d’utilisateurs y téléchargeaient simultanément des fichiers lorsque Kazaa était au sommet de sa popularité. En mai 2003, Sharman Networks avait annoncé que le logiciel Kazaa (disponible sur le site de Kazaa et par l’intermédiaire duquel les utilisateurs pouvaient télécharger des fichiers) était le logiciel le plus téléchargé de l’histoire, avec 239 millions de téléchargements. L’accord annoncé jeudi “marque l’aube d’un nouvel âge de coopération entre la technologie P2P et les industries de contenus, qui laisse augurer d’un avenir enthousiasmant pour la distribution en ligne en général et les usagers de Kazaa en particulier”, a commenté le directeur général de Sharman Networks, Nikki Hemming. |
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