[28/07/2006 07:32:24] PARIS (AFP) Le nombre de chômeurs a reculé de 1,17% en juin (- 26.500 personnes), totalisant 2.186.000 personnes, et le taux de chômage revient à 9% pour la première fois depuis avril 2002, le ministre de l’emploi Jean-Louis Borloo évoquant même la possibilité “à terme” d’un taux à 7%. M. Borloo s’est montré confiant, vendredi sur RTL, sur une décrue du chômage en France, jugeant possible d’aller “à terme”, dans les trois/quatre ans qui viennent, vers un taux de 7%. Soulignant le rôle central joué dans cette évolution par les mesures engagées en faveur de l’emploi par son ministère, M. Borloo a estimé qu'”on est vraiement rentré dans un cercle vertueux: je pense qu’on va à terme vers les 7%”, a-t-il dit, rappelant qu’il avait évoqué ce chiffre au moment du lancement du plan de cohésion sociale, il y a 18 mois, en évoquant alors une perspective à cinq ans. “Je pense qu’on sera vers 8,6%” de taux de chômage “à la fin de l’année, comme je l’avais annoncé et puis un peu mieux l’année prochaine”, a déclaré le ministre. Devançant la publication des chiffres officiels, le Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé jeudi la nouvelle baisse de juin lors d’un déplacement en banlieue parisienne, et fixé comme objectif pour son gouvernement de passer sous la barre des deux millions de chômeurs “au début de l’année prochaine”.
“Quand nous sommes arrivés, il y a un peu plus d’un an, il y avait dans notre pays 2,5 millions de chômeurs. Nous sommes aujourd’hui à 2,2”, s’est félicité le Premier ministre, ajoutant vouloir “passer en-dessous de la barre des deux millions”, un cap dépassé en 1983. Entamée il y a dix-huit mois, en février 2005, la baisse du chômage s’est poursuivie en juin, avec 26.500 demandeurs d’emploi en moins (- 1,17%), après une baisse de 48.900 chômeurs en mai, selon le ministère de l’Emploi. Le taux de chômage au sens du BIT est ainsi ramené à 9% (-0,1 point), en baisse de 1,2 point depuis février 2005. Le recul du nombre de demandeurs d’emploi depuis cette date a concerné 286.000 personnes, soit une baisse de 12%. La baisse a concerné toutes les catégories de population, notamment les jeunes actifs qui demeurent toutefois les plus touchés, avec un taux de chômage de 21,7%. Jean-Louis Borloo a estimé que ce résultat était “conforme” à son “analyse” lors du lancement du plan de cohésion sociale, en janvier 2005, sur lequel repose, selon lui, l’essentiel de l’amélioration du chômage.
“S’il n’y avait pas eu le plan, on serait à plus de 11% de chômage”, a-t-il dit, évoquant son “agacement” il y a dix-huit mois, à l’égard de “ceux qui ricanaient, y compris certains membres du gouvernement”, lors de la présentation du plan. La baisse du nombre des demandeurs d’emploi, alors que la croissance reste relativement faible, est due essentiellement, a-t-il dit, aux mesures du plan – dossier unique du demandeur d’emploi, référent, convention de reclassement personnalisé, etc. -, à la progression des services à la personne et du secteur de la construction. L’affirmation, avancée par certains syndicats, que la baisse résulterait largement d’une augmentation des radiations de demandeurs d’emploi, moyennant un suivi plus étroit par les agents de l’ANPE, est démentie par le ministre: “cela fait dix ans”, observe-t-il, “que les gens sont radiés dans la même proportion, entre 34.000 et 40.000 chaque mois, cela n’a pas varié”. M. Borloo a réfuté aussi l’idée que le ralentissement de l’accroissement de la population active en France puisse engendrer automatiquement une baisse du chômage. C’est pourtant un des arguments avancés par le PS, qui fait également remarquer que “le nombre de Rmistes a augmenté de 20% pratiquement depuis l’arrivée de la droite au pouvoir”. Redescendre à 2 millions de chômeurs en début de l’année prochaine semble “difficile” à l’économiste Marc Touati (Natexis Banques populaires), mais “possible, au train des créations artificielles d’emplois, mais ce sont des emplois de court terme”, dit-il à l’AFP, soulignant également le risque d’un “ralentissement de la situation économique au second semestre”. L’association de défense des chômeurs AC! s’est interrog”e sur le sort “des chômeurs sortis des listes alors que l’emploi dans le secteur privé stagne”. |
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