Japon : l’économie toujours en forme en juin, malgré une hausse du chômage

 
 
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Un homme d’affaires japonais passe devant un sans abri dans un parc de Tokyo, le 28 juillet 2006 (Photo : Toshifumi Kitamura)

[28/07/2006 09:10:08] TOKYO (AFP) Malgré une hausse inattendue du chômage, la pénurie de main-d’oeuvre s’est accentuée en juin au Japon et les prix à la consommation ont poursuivi leur ascension, confirmant la bonne santé actuelle de la deuxième économie mondiale, selon les analystes.

Gonflé par le ralentissement des embauches dans les secteurs de la santé et des services sociaux, qui avaient massivement recruté ces derniers mois, le taux de chômage a regagné deux dixièmes de point par rapport à mai à 4,2%.

Les économistes s’attendaient à ce que ce taux reste stable à 4,0%, le niveau le plus bas qu’il avait atteint depuis avril 1998. De plus, les dépenses de consommation des ménages japonais ont dégringolé de 2,2%.

“Nous sommes encore en phase de redressement. Ces statistiques montrent des variations temporaires, mais rien de ce que nous voyons aujourd’hui n’est suffisamment grave pour augurer un retournement de tendance”, a tempéré Junichi Makino, économiste à l’Institut de recherche Daiwa.

Dans le même temps, la pénurie de main-d’oeuvre qui a commencé à s’installer en janvier dernier s’est aggravée: fin juin, on comptait 108 offres d’emplois pour 100 demandes, contre 107 offres en mai.

Ces tensions sur le marché du travail sont de nature à entraîner une augmentation des salaires et à alimenter les tendances inflationnistes, une bonne nouvelle dans un pays qui se remet à peine de sept ans de déflation.

Comme le prévoyait le marché, les prix à la consommation en juin ont d’ailleurs augmenté pour le huitième mois consécutif, gagnant 0,6% sur un an.

Après plus de sept ans de chute continuelle, les prix à la consommation dans l’Archipel sont finalement repartis à la hausse en novembre 2005.

Cela a amené la Banque du Japon (BoJ) à mettre fin à la politique monétaire ultra-accommodante qu’elle menait depuis 2001 pour combattre la déflation et qui consistait à inonder le marché de liquidités tout en maintenant les taux d’intérêt à pratiquement zéro.

Le 14 juillet dernier, la banque centrale nippone a relevé le loyer de l’argent d’un quart de point à 0,25%, la première hausse en six ans.

Quant au gouvernement, il a en juillet supprimé pour la première fois le mot “déflation” de son rapport économique mensuel, tout en avertissant que le danger d’un retour à la chute des prix n’était pas encore totalement écarté.

Les économistes sont divisés sur la question de savoir si d’autres relèvements de taux auront lieu ou non d’ici la fin de l’année.

“Les derniers chiffres montrent que la tendance suivie par les prix n’a pas changé. Ils continuent d’augmenter lentement et modérément”, a commenté Takahide Kiuchi, économiste chez Nomura Securities.

“Pour cette raison, nous pensons que de nouvelles hausses des taux d’intérêt en août ou en septembre sont très improbables”, a-t-il pronostiqué.

A l’inverse, Kenji Arata, économiste chez Informa Global Markets, n’exclut pas complètement un prochain relèvement du loyer de l’argent.

“Si les prix du pétrole augmentent à nouveau en flèche, cela pourrait faire croître l’indice des prix à la consommation hors produits frais de près de 1,0%. Et si cela se produit, je n’écarte pas la possibilité que la banque centrale augmente à nouveau les taux cette année”, a-t-il soutenu.

La BoJ s’est fixé pour objectif de maintenir le taux d’inflation au Japon entre 0% et 2%, une fourchette que la plupart des économistes ainsi que les principales organisations internationales jugent beaucoup trop basse.

 28/07/2006 09:10:08 – © 2006 AFP