[31/07/2006 20:56:33] PARIS (AFP) Le taux de rémunération du Livret A grimpera de 2,25% à 2,75% à partir du 1er août, son plus haut niveau depuis trois ans et qui sera en vigueur jusqu’à début février 2007 au minimum, selon un avis paru vendredi au Journal Officiel. Dans le même temps, la plupart des autres produits d’épargne réglementée va progresser du même ordre. Le Codevi et le Livret Bleu seront également rémunérés à 2,75%, celui du Livret d’épargne populaire (LEP) passera à 3,75%. Le Compte d’épargne logement (CEL), hors prime d’Etat, sera rétribué à hauteur de 1,75%. Le plan d’épargne-logement restera inchangé à 2,50%, hors prime d’Etat. Afin de dépolitiser la fixation du taux d’intérêt de l’épargne réglementée (Livret A et Bleu, Codevi, LEP), le gouvernement a créé en août 2003 un dispositif automatique: la rémunération du Livret A résulte d’une moyenne entre l’inflation hors tabac et les taux d’intérêt à court terme (Euribor 3 mois), majorée de 0,25 point. L’actualisation se fait désormais sur un rythme semestriel, au 1er août et au 1er février de chaque année. Par ailleurs, la Fédération bancaire française (FBF) plaide pour une cohérence des taux de l’épargne réglementée dans la perspective du relèvement du taux du Livret A qui rendra moins attractive l’ouverture d’un plan d’épargne logement (PEL), a-t-elle indiqué lundi à l’AFP. Le 1er août, le taux du Livret A va passer de 2,25% à 2,75%, ce qui en fera un placement plus rémunérateur que le PEL, dont le taux a été maintenu à 2,50%, hors prime d’Etat, selon un avis paru vendredi au Journal officiel. Or “il est logique que la rémunération d’une somme peu liquide soit plus élevée que celle d’une épargne liquide”, a expliqué à l’AFP une source bancaire. L’épargne placée dans un PEL est bloquée pendant quatre ans. A la différence du taux du Livret A, qui est indexé sur l’inflation et les taux d’intérêt à court terme, le taux du PEL est fixé par un arrêté de la direction du Trésor, qui dépend de Bercy. “Nous avons fait le choix de ne toucher à aucun texte réglementaire et de simplement appliquer les textes qui s’appliquent”, a-t-on indiqué au ministère des Finances. “Soit les ménages veulent épargner pour acquérir un logement, et dans ce cas le PEL reste un instrument très intéressant et défiscalisé, soit ce n’est pas le cas et il y a d’autres supports d’épargne réglementée qui fournissent des rémunérations”, a-t-on ajouté de même source. En effet, le taux du PEL reste supérieur à celui du Livret A si on l’utilise pour financer l’achat d’un logement. A l’échéance des quatre ans, le porteur d’un PEL qui décide de souscrire un prêt immobilier bénéfice d’une prime d’Etat de 1%, ce qui porte la rémunération à 3,5%, et d’un prêt à taux privilégié. Le taux du livret A aura donc subi six baisses et trois hausses en l’espace de 20 ans, pour les plus de 46 millions des Français qui en sont détenteurs. En 1986, Edouard Balladur, alors ministre des Finances, provoquait un tollé en annonçant une baisse de 6% à 4,5% du taux de rendement du placement vedette des Français. Il fallut ensuite dix ans avant que le gouvernement Juppé ne décide, fin janvier 1996, une baisse d’un point, le taux passant de 4,5% à 3,5%, suivant ainsi le ralentissement de l’inflation. Le 15 juin 1998, le gouvernement Jospin procédait à son tour à un abaissement d’un demi-point, le taux tombant à 3%. Un an plus tard, le 1er août 1999, il procédait à une nouvelle diminution de 0,75 point à 2,25%, se contentant de répercuter le recul de 0,75 point de l’inflation intervenu depuis juin 1998. Le Comité consultatif des taux réglementés avait, quant à lui, recommandé une baisse à 1,75%. Composé de neuf membres, ce comité, créé en 1998, était chargé de donner son avis sur le niveau des taux “administrés” ou “réglementés”. En juillet 2000, le gouvernement Jospin effaçait cette baisse en annonçant une hausse de 0,75 point, le taux repassant à 3%. Le Comité consultatif des taux réglementés avait préconisé un relèvement de seulement 0,25 point. Après plusieurs semaines d’hésitations, le gouvernement annonçait, en juillet 2003, une baisse à 2,25% et la mise en place d’un dispositif automatique de fixation semestriel. Pour la première fois depuis la mise en place de ce dispositif, le taux avait été modifié le 1er août 2005 pour descendre à 2%. A la faveur de la remontée des taux d’intérêts et de l’inflation depuis plusieurs mois, le Livret A est reparti à la hausse depuis le début de l’année. |
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