PSA et Renault encore à la peine dans un marché automobile français déprimé

 
 
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Des voitures stockées sur le parking de l’usine Renault de Douai (Photo : Philippe Huguen)

[01/08/2006 13:09:38] PARIS (AFP) Le marché automobile français, qui a reculé de 5% en juillet et de 1,4% depuis début 2006, semble parti pour ralentir l’allure en cette année de morosité accrue des ménages et de cherté du carburant, avec un coup de frein confirmé pour PSA Peugeot Citroën et Renault.

Les ventes de voitures particulières neuves ont reculé de 5% en juillet, avec 151.571 immatriculations, a annoncé mardi le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA).

“Le marché français continue à se comporter de façon erratique – il avait été positif en juin et négatif en mai – et manque d’une visibilité durable sur son évolution”, a commenté le CCFA dans un communiqué.

Sur les sept premiers mois de l’année, le marché a baissé de 2,1% en données brutes et de 1,4% à nombre de jours ouvrés comparable, avec 1.260.800 immatriculations.

Ce fléchissement, limité mais pas effacé par les fortes promotions et les nouveautés, fait écho au faible moral des ménages, confrontés à un climat économique peu clément et à une nouvelle envolée des prix du carburant. Si l’indicateur du moral des ménages établi par l’Insee s’est redressé en juillet pour le deuxième mois consécutif, il reste proche de ses plus bas niveaux.

Le marché devrait décélérer en France en 2006, avec une hausse des ventes de 1,5% contre 2,7% en 2005, “faute de progression suffisamment franche du pouvoir d’achat des ménages et malgré l’excellente tenue du crédit à la consommation”, avait prédit début juillet le Xerfi. Et sa croissance “profitera essentiellement aux constructeurs étrangers”, selon cette société d’analyses.

Les marques françaises continuent à perdre du terrain face à leurs rivales étrangères mais affichent leur volonté de préserver leurs marges bénéficiaires plutôt que de pousser des ventes moins rentables.

Leur part de marché a chuté sous la barre des 50% en juillet (48,7% contre 52,4% un an plus tôt) et sous le seuil des 55% sur sept mois (54,9% comparé à 57,1%).

Sur le mois, PSA Peugeot Citroën a accusé une dégringolade des ventes (-11%) plus marquée que Renault (-9,3%). Mais sur sept mois, le groupe de Jean-Martin Folz a subi un recul moindre (-4%) que celui de Carlos Ghosn (-4,5%).

En juillet, les ventes de PSA ont chuté à 44.920 voitures, ramenant sa part de marché à 29,6% contre 31,6%. Citroën a mieux résisté que Peugeot, avec un déclin des ventes de 2,9% pour la marque aux chevrons et de 16,1% pour la marque au lion malgré le lancement de la 207.

Les immatriculations de Renault, qui incluent les ventes en France de la Logan fabriquée par sa filiale roumaine Dacia, ont baissé à 30.520 unités. La part de marché du groupe a diminué d’un point à 20,1% en juillet.

Si la Logan a poursuivi sa percée, avec 1.607 immatriculations en juillet et 12.992 sur sept mois, ses résultats n’ont pas suffi à compenser la dégringolade des autres modèles de Renault.

La seule marque au losange, qui pâtit notamment du déclin des Mégane et ne bénéficie pas encore à plein du démarrage de la Clio III, a accusé une chute de 12,5% de ses immatriculations en juillet. Sa part de marché a fléchi à 19,1%, comparé à 20,7%.

Parmi les étrangers, le japonais Toyota (avec sa marque haut de gamme Lexus) a continué à faire la course en tête, avec une hausse des ventes de 11% à la fois en juillet et de janvier à juillet.

Egalement en hausse sur le mois et sur les sept premiers mois: DaimlerChrysler, Fiat et Volkswagen.

A l’inverse, l’allié japonais de Renault, Nissan, a confirmé son plongeon, avec une chute des ventes de 28% en juillet et de 24% sur sept mois. Les ventes de General Motors, Hyundai, BMW et Ford sont aussi en déclin.

 01/08/2006 13:09:38 – © 2006 AFP