USA : dépenses et revenus des ménages progressent, l’inflation accélère

 
 
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Des Américains passent devant un magasin à Chicago, le 13 avril 2004 (Photo : Tim Boyle)

[01/08/2006 15:21:04] WASHINGTON (AFP) Les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 0,4% en juin par rapport à mai aux Etats-Unis et leurs revenus ont augmenté de 0,6%, tandis que l’inflation continuait d’accélérer, a indiqué mardi le département du Commerce.

Ces hausses sont conformes aux attentes des analystes.

En mai, les dépenses avaient augmenté de 0,6% et les revenus de 0,4%.

Du côté de l’inflation, l’indice mesurant les prix lié aux dépenses de consommation (PCE) a progressé de 0,2% en juin, après +0,4% le mois précédent, et l’indice de base (hors alimentation et énergie) a lui aussi augmenté de 0,2%, comme en mai.

Cela porte l’inflation annuelle à 3,5% pour l’indice des prix en juin (après +3,4%) et à 2,4% pour l’indice de base (après +2,2%).

L’indice PCE de base est celui que privilégie la Réserve fédérale (Fed) pour évaluer l’inflation.

A 2,4%, il est au plus haut depuis septembre 2002, et il faut remonter à avril 1995 pour trouver un chiffre plus élevé. Il est aussi nettement au dessus de ce que la banque centrale américaine juge tacitement acceptable en matière d’inflation.

La Bourse a accueilli ce rapport avec morosité, l’indice Dow Jones perdant 0,26% et le Nasdaq 0,79% à l’ouverture.

Cet indice d’inflation était très attendu par les analystes à une semaine de la prochaine réunion de la banque centrale, le 8 août.

“Cela montre que l’inflation ne diminue pas vraiment et qu’elle est toujours un problème à court terme”, a commenté Peter Cardillo, analyste chez SW Bach.

Les options sont ouvertes pour cette réunion, compte-tenu du dilemme qui se pose au président de la Fed Ben Bernanke: la croissance ralentit nettement (elle est passée de 5,6% à 2,5% au deuxième trimestre), ce qui incite à ne plus remonter les taux, mais dans le même temps l’inflation ne cesse d’accélérer, ce qui plaide au contraire pour un durcissement monétaire.

“La hausse des prix et le ralentissement de la croissance placent Bernanke devant des choix difficiles”, a souligné Peter Morici, professeur d’économie à l’université du Maryland.

“Même si les consommateurs continuent de dépenser, l’essence et le pétrole pèsent de plus en plus. (…) Le ralentissement de l’immobilier et la hausse des taux d’intérêt sur les cartes de crédit devraient encore plus affaiblir la consommation”, selon lui.

Lundi, le président de la Fed de Saint-Louis, William Poole, a chiffré à “50-50” les chances que la banque centrale américaine relève une nouvelle fois son principal taux directeur, aujourd’hui fixé à 5,25%, lors de sa réunion de la semaine prochaine.

“Après le dernier discours de Bernanke, les marchés se sont dits convaincus que la Fed ne relèverait pas ses taux le 8 août. Elle ne va sans doute pas les décevoir. Cependant, compte-tenu de la forte probabilité que l’inflation continue d’augmenter, nous pensons que la Fed devra probablement augmenter ses taux plus tard cette année”, avertit Nariman Behvaresh de Global Insight.

Par ailleurs, le revenu disponible (après impôts) des ménages américains a augmenté de 0,6% en juin après une hausse de 0,4% en mai.

En chiffres corrigés de l’inflation, le revenu disponible a progressé de 0,4% après être resté stable en mai. Les dépenses ont pour leur part augmenté de 0,2%, comme le mois précédent.

Les ménages ont acheté des biens durables (+0,5%) comme des voitures ou des machines à laver par exemple, des biens non durables (+0,3%) et des services (+0,1%).

Les Américains ont continué de vivre à crédit en juin, puisque le taux d’épargne a baissé à -1,5% du revenu disponible, après -1,6% en mai.

Du côté des revenus, les rémunérations ont progressé de 0,6% en juin après +0,1% en mai.

 01/08/2006 15:21:04 – © 2006 AFP