[02/08/2006 12:34:57] PARIS (AFP) Les exportations françaises de vins et spiritueux ont connu un excellent début d’année, grâce notamment au redressement des bordeaux, ce qui va peut-être permettre de battre le record historique de 2003. Sur les cinq premiers mois de 2006, les exportations progressent de 18,6% en valeur par rapport à la période correspondante de 2005, a-t-on appris mercredi auprès de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). La fédération table pour le premier semestre sur des exportations proches de 4 milliards d’euros, soit une augmentation de près de 20%. Le record historique de 2003 (7,81 milliards) pourrait donc être battu à la fin de l’année si la tendance se poursuit. “Ce bon démarrage de l’année est surtout dû au cognac, au champagne, à la vodka, mais aussi aux grands crus de bordeaux 2005 qui a été un très bon millésime”, a souligné Renaud Gaillard, directeur général adjoint de la FEVS. Pour lui, la bonne nouvelle réside surtout dans le fait que “la France, qui a toujours été excellente dans les vins très haut de gamme, redevienne compétitive sur les marchés extérieurs dans la gamme moyenne”. La situation, suivant les régions viticoles, est toutefois très contrastée. Alors que les bordeaux connaissent, pour les cinq premiers mois de l’année, une progression étonnante (+40,9% en valeur) tout comme les côtes du Rhône (+39,3%) et les cahors (+38,6%), les bourgognes doivent se contenter d’une progression modérée (+9,6%), tout comme les vins d’Alsace (+6,4%). Ceux qui profitent le plus de cet engouement, notamment de la part des Nord-américains, sont, pour les bordeaux, les Graves et Pessac (+60,1%), les Saint-Emilion (+47,3%) et les Médoc et Haut-Médoc (+30%).
Par contre, d’autres régions continuent de souffrir comme le Val-de-Loire (-6,5%), le Bergerac (-3,8%), le Beaujolais (-5,0%) et le Languedoc-Roussillon (-0,5%). Le champagne –porté par les Asiatiques, notamment les Chinois– poursuit son ascension (+21,6% en valeur et +13,3% en volume). Même si tous les continents progressent, ce qui n’était plus arrivé depuis 2003, c’est l’Amérique de Nord qui tire le plus la croissance (+40% en valeur). Ce phénomène est dû au succès toujours aussi grandissant du cognac (+21,5%) que l’armagnac a du mal à suivre (+3,6%). Mais aussi à l’accueil reçu aux Etats-Unis par les vodkas françaises haut de gamme, comme “Grey Goose” produite en Charente par le groupe américain Bacardi, qui a conquis outre-atlantique la place de leader dans ce créneau hautement rémunérateur. “La vodka française a ravi aux liqueurs, qui pourtant progressent de +7,1%, le deuxième rang des exportations de spiritueux derrière le cognac”, souligne M. Gaillard. Le renouveau des exportations françaises de vins et spiritueux, qui s’était fait sentir dès le second semestre de 2005, profitera au commerce agroalimentaire français, dont elles représentent 20%, mais 90% de l’excédent. Pour les quatre premiers mois de 2006, le solde positif du commerce des vins et spiritueux s’est élevé pour la France à 2,9 milliards contre 2,3 milliards pour la période corresponsante de 2005. Pour toute l’année 2005, le commerce agroalimentaire français avait été excédentaire de 7,8 milliards d’euros, en baisse pour la deuxième année consécutive, après avoir atteint 8 milliards en 2004 et 8,4 milliards en 2003. |
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