Total affiche des profits en hausse mais déçoit la Bourse

 
 
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Le PDG de Total Thierry Desmarest, lors d’une conférence de presse le 15 février 2006 à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[03/08/2006 10:53:30] PARIS (AFP) Le groupe pétrolier français Total a vu une nouvelle fois ses bénéfices bondir au deuxième trimestre, continuant de profiter de la cherté de l’or noir, mais a déçu la Bourse qui s’attendait à encore mieux.

Au deuxième trimestre, le bénéfice net du 4e groupe pétrolier mondial a progressé de 12% à 3,441 milliards d’euros, ce qui porte le résultat semestriel à 7,124 milliards d’euros, en hausse de 13%.

Le bénéfice net ajusté a crû de 16% à 3,361 milliards au 2e trimestre et 6,737 milliards sur le semestre.

“L’industrie pétrolière a continué de bénéficier des conditions de marché favorables au deuxième trimestre. Les prix du brut ont poursuivi leur hausse, tirés par une demande soutenue et la persistance de tensions sur les capacités de production de pétrole”, a noté le PDG Thierry Desmarest, cité dans un communiqué.

Au cours du deuxième trimestre, le prix moyen du Brent a atteint 69,9 dollars par baril, en hausse de 35% par rapport au deuxième trimestre 2005 et de 13% par rapport au premier trimestre 2006.

Et tout laisse à penser que cette conjoncture favorable pour les pétroliers perdurera dans les mois à venir. “Depuis le début du troisième trimestre 2006, les prix du brut restent à un niveau très élevé et les marges de raffinage se situent à un niveau proche de celui du premier semestre 2006”, a indiqué le groupe.

Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires du groupe a crû de 29% à 40,909 milliards d’euros, portant les ventes semestrielles à 79,012 milliards (+27%).

La Bourse s’est néanmoins montrée déçue. A 12H00 (10H00 GMT), le titre, qui représente la plus forte capitalisation du marché parisien, cédait 1,24% à 51,75 euros, entrainant avec lui le CAC 40 (-0,52%).

“Les résultats du deuxième trimestre sont décevants. Ils sont inférieurs aux attentes pour le bénéfice net et pour les niveaux de production”, expliquait un courtier parisien.

En amont, la production d’hydrocarbures s’est élevée d’avril à juin à 2,290 millions de barils équivalent pétrole par jour, ce qui correspond à un recul de 8,6%.

Une baisse attribuée notamment aux arrêts programmés pour maintenance (Mer du Nord britannique et Girassol en Angola) et aux tensions politiques au Nigeria, pays qui représente environ 10% de la production de Total. Les compagnies pétrolières sont régulièrement la cible d’attaques de militants séparatistes armés dans ce pays, premier producteur de brut d’Afrique.

Lors d’une conférence de presse téléphonique, Robert Castaigne, directeur financier du groupe, a estimé que “le deuxième trimestre marquait le niveau le plus bas de la production” et que celle-ci allait repartir. Fin 2006, cette dernière devrait atteindre 2,4 millions de barils par jour, a-t-il dit.

Il s’est montré confiant pour 2007, en évoquant une augmentation de la production de 7%.

Des perspectives qui ont rassuré les analystes, d’autant plus que M. Castaigne a confirmé sa prévision de croissance de production d’hydrocarbures de 4% par an de 2005 à 2010.

“Même si les résultats trimestriels sont un peu décevants, nous ne voyons rien dans ces chiffres qui puisse altérer ce que nous considérons comme des perspectives de long terme solides”, ont estimé les analystes de JPMorgan.

 03/08/2006 10:53:30 – © 2006 AFP