[03/08/2006 14:58:52] PARIS (AFP) A mi-parcours de la période de publication des résultats semestriels, les entreprises du CAC 40 affichent des performances globalement très positives, bénéficiant notamment d’une conjoncture économique qui s’améliore. Environ la moitié des groupes de l’indice vedette de la Bourse de Paris ont communiqué leurs résultats avant la pause du mois d’août. Les autres le feront en septembre. “Sur le début de la période de publication, c’était vraiment bon”, a déclaré un analyste parisien, sous couvert d’anonymat. “C’était très bon pour les valeurs financières et dans la construction, un peu moins dans les télécoms”, a-t-il dit, en pointant notamment France Télécom et Alcatel. Jeudi matin, l’assureur Axa a publié un bénéfice semestriel meilleur qu’attendu, à 2,73 milliards d’euros, en hausse de 18%. Les banques BNP Paribas et Société Générale ont affiché des résultats dépassant toutes les attentes, avec des bénéfices en hausse de plus de 30%. Le béton aussi a triomphé. Le bénéfice net de Lafarge a bondi de 53% à 548 millions d’euros et celui de Saint-Gobain a progressé de 26% à 797 millions. “Certains secteurs ont réalisé des performances incroyables”, a souligné l’analyste. “Il y a des explications macroéconomiques et microéconomiques” à cette éclatante santé, selon Jean-François Virolle, chef économiste chez Global Equities. “On va très certainement avoir une croissance en zone euro qui devrait dépasser 2,3% à la fin de l’année en rythme annuel, c’est une bonne performance”, a déclaré M. Virolle. Pour la France, le ministre de l’Economie Thierry Breton a affirmé lundi que la croissance serait “bonne” au deuxième trimestre, “clairement” dans le haut de la fourchette de 2-2,5% que s’est fixée le gouvernement pour 2006. Le chiffre doit être connu le 11 août. “D’autre part, les grandes entreprises européennes gagnent toujours en productivité, leurs marges s’améliorent encore et c’est pour cela que les marchés européens +surperforment+ les marchés américains”, a ajouté M. Virolle. Toutefois, ces performances peuvent apparaître moins spectaculaires que les précédentes, notamment les résultats annuels 2005, lorsque France Télécom avait vu son bénéfice exploser de 89%, EDF de 102% ou Veolia Environnement de 59%. “Sur certains secteurs, ça s’est un peu retourné”, a reconnu l’analyste. Certains secteurs sont moins euphoriques, notamment l’automobile qui continue de souffrir, et les télécoms en profonde mutation. PSA Peugeot Citroën a vu son bénéfice chuter de 59,7%, à 303 millions d’euros, Renault de 25% à 1,62 milliard et Michelin de 29% à 276,1 millions. Même recul dans les télécoms, avec -30,2% pour France Télécom, à 2,346 milliards d’euros, et -8,2% pour Alcatel au deuxième trimestre. Total, la plus grosse capitalisation de la Bourse de Paris, a déçu. Son bénéfice semestriel a atteint 7,124 milliards, soit une hausse de 13%. Mais en dépit de la hausse constante des prix du pétrole, il a baissé de 6,5% au deuxième trimestre par rapport au premier. Selon l’analyste, les investisseurs n’ont pas trop mal pris les résultats les moins étincelants, en pensant qu’ils vont servir de “prétexte aux entreprises pour annoncer de nouvelles restructurations et redresser la barre sur la fin de l’année”. Les actionnaires seront évidemment les premiers bénéficiaires de cette bonne santé des grands groupes français. “On s’attend à une nouvelle progression assez nette des bénéfices par action 2006 par rapport à ceux de 2005”, a expliqué M. Virolle. |
||
|
