[04/08/2006 19:09:42] LONDRES, 4 août 2006 (AFP) Le mariage Arcelor Mittal a fait un pas supplémentaire vendredi avec la nomination de la nouvelle équipe dirigeante, équilibrée entre les deux groupes, et du directeur général, Roland Junck, un responsable d’Arcelor resté discret pendant le difficile processus de fusion. M. Junck, un Luxembourgeois de 50 ans actuel numéro trois d’Arcelor, était parmi les favoris, Arcelor ayant obtenu de Mittal Steel le droit d’avoir un nouveau patron issu de ses rangs. Mais c’est Lakshmi Mittal, le PDG de Mittal Steel, qui l’a présenté à la presse vendredi après-midi à Londres où il réside. Le comité de direction, qui entre immédiatement en fonctions, sera composé également du fils de Laskhmi Mittal, Aditya, 30 ans, directeur financier, et de deux autres responsables des deux groupes, Michel Wurth et Gonzalo Urquijo pour Arcelor, et Malay Muckherjee et Davinder Chugh pour Mittal Steel. C’est “la plus forte équipe de direction du secteur de l’acier”, s’est félicité M. Mittal. Il a indiqué que les six hommes “ont déjà étroitement collaboré au cours des six dernières semaines et ont établi de bons rapports, ce qui augure bien de la future intégration des deux groupes”, aux cultures indienne et européenne très différentes. Lakshmi Mittal s’est dit “très impressionné par la connaissance profonde” de M. Junck de l’industrie sidérurgique, et a affirmé “être persuadé qu’il sera un excellent PDG”. Le nouveau groupe va également proposer aux actionnaires la nomination d’un conseil d’administration comportant 18 membres, parmi lesquels Joseph Kinch, actuel président du conseil d’administration d’Arcelor, qui occupera la présidence du conseil avec Lakshmi Mittal. M. Junck s’est dit “très honoré” de sa nomination, évoquant Arcelor Mittal comme “un projet extraordinaire”, et assurant que le travail sera réalisé “en équipe”. Il a dit n’avoir pas l’impression de se sentir “étranglé” entre le père et le fils Mittal, avec lesquels il a assuré “partager les mêmes vues”. MM. Junck et Mittal ont indiqué qu’ils comptaient préserver les liens avec le japonais Nippon Steel, désormais numéro deux du secteur et même “les renforcer”, selon M. Mittal. M. Mittal a par ailleurs répété sa volonté de “se défaire” du canadien Dofasco qu’il avait promis à l’allemand Thyssenkrupp en cas de succès de son OPA sur Arcelor, mais qu’Arcelor a depuis placé dans une structure juridique qui le rend invendable. M. Junck s’était peu exprimé pendant les cinq mois compliqués au cours desquels le numéro deux mondial de l’acier a refusé les approches du numéro un, annoncées fin janvier comme un coup de tonnerre. M. Junck a indiqué vendredi que l’agressivité n’est pas dans sa nature, mais qu’il “lui avait fallu du temps” pour se persuader de l’intérêt du rapprochement. Lakshmi Mittal avait dû hausser deux fois son offre, et réduire à moins de 50% sa présence dans le nouveau groupe, pour finalement emporter pour quelque 26 milliards d’euros l’assentiment de son rival. Malgré l’accueil favorable des analystes du secteur à la perspective de la création d’un géant qui emploiera 320.000 personnes dans 61 usines et 27 pays, Mittal Steel avait dû combattre la perplexité plus ou moins bienveillante des gouvernements luxembourgeois, français, belge et espagnol, et le refus total de la fusion de la part du patron d’Arcelor Guy Dollé. Celui-ci a refusé le poste de patron du nouveau groupe qui lui était proposé, et n’aura pas de fonction exécutive à Arcelor Mittal. M. Junck a estimé qu’il n’y avait “pas tant d’amertume que ça” à Arcelor après la fusion, et que “malgré les nombreux problèmes qu’il y a eu, les gens vont travailler ensemble”. |
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