Le Brésil table sur une croissance de plus de 5% dans les prochaines années

 
 
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Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le 17 juillet 2006 à Saint-Petersbourg (Photo : Mandel Ngan)

[04/08/2006 18:58:15] SAO PAULO (AFP) Le Brésil va rejoindre le club des pays émergents les plus dynamiques, avec une croissance économique de plus de 5% par an et des taux d’intérêt réduits, durant la prochaine législature, a promis vendredi le ministre des Finances, à deux mois des élections générales.

“Le Brésil s’est qualifié pour entrer dans le club des pays émergents privilégiés” dont la croissance dépasse 5% par an, a déclaré Guido Mantega, ministre des Finances, lors d’un forum organisé par la Chambre de commerce américano-brésilienne à Sao Paulo.

“Quel que soit le nouveau président, durant le prochain mandat il trouvera réunies les conditions d’une croissance de plus de 5%”, a-t-il ajouté.

Les élections générales, dont le scrutin présidentiel, auront lieu au Brésil le 1er octobre, avec un possible deuxième tour à la fin du mois. Le président Luiz Inacio Lula da Silva, candidat à un second mandat de quatre ans à partir du 1er janvier 2007, reste favori dans les sondages.

Après une médiocre croissance de 2,3% en 2005 -la plus faible des pays émergents et de l’Amérique latine à l’exception d’Haïti- cette année le Brésil devrait connaître une accélération de l’activité de 4 à 4,5%, selon M. Mantega.

Le ministre a par ailleurs jugé qu’une réduction du taux d’intérêt réel (hors inflation) à 5% constituait “un objectif réaliste” et “parfaitement faisable” durant la prochaine législature. Le taux de base réel se situe actuellement un peu en-dessous de 10%.

La politique de taux d’intérêt élevés pratiquée par la banque centrale du Brésil a été vivement critiquée par l’agriculture et l’industrie qui la jugent responsable de l’atonie de l’économie brésilienne.

La banque centrale a toutefois abaissé de cinq points depuis le mois de septembre son taux de base à 14,75%, une évolution dont s’est félicité M. Mantega, partisan d’une baisse du loyer de l’argent, à l’inverse de son prédécesseur Antonio Palocci.

“En pleine année électorale et au milieu de turbulences extérieures, le Brésil a continué à baisser ses taux d’intérêt”, a souligné M. Mantega.

Le ministre a estimé que la demande intérieure permettrait de compenser un éventuel ralentissement de l’économie mondiale, alors que la croissance brésilienne a été tirée par des exportations record ces dernières années.

“Le marché intérieur croit à un rythme considérable (…) une partie de la croissance extérieure pourra être remplacée par une croissance tournée vers le marché intérieur”, qui représente 75 à 80% du PIB, a-t-il assuré.

Pour M. Mantega, le Brésil est entré dans un cycle de “croissance durable” reposant sur la “stabilité des prix” -avec une inflation inférieure à 4% cette année, sur “la responsabilité fiscale” -avec un excédent budgétaire hors charge de la dette respectant l’objectif de 4,25% du PIB, et sur une “réduction de la vulnérabilité extérieure” grâce à des réserves en devises de 67 milliards de dollars.

Après une “première étape” de stabilisation macro-économique qui a marqué le gouvernement Lula, l’économie brésilienne va selon lui entrer dans une deuxième phase de croissance plus dynamique, de création d’emplois et d’investissement des entreprises.

Selon M. Mantega, après avoir privilégié la modernisation de leurs infrastructures, les entreprises vont à présent “accroître leurs capacités de production et construire de nouvelles usines”.

Un prochain gouvernement Lula n’en resterait pas moins vertueux sur le plan budgétaire. M. Mantega a jugé possible d’éliminer le déficit budgétaire, actuellement de l’ordre de 3% du PIB et de ramener la part de la dette publique dans le PIB de 50,3% actuellement à 44% d’ici 2009.

 04/08/2006 18:58:15 – © 2006 AFP