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Il ne
faut pas mettre de l’huile sur le feu : faux problème, fausse analyse. Je
pense aussi que les responsables du secteur de l’huile d’olive
méritent de retourner à l’atelier, car manquant d’huile, elles risquent de
couler et de faire couler une économie. Toute notre production, ces quelques
200.000 m3 représentent une goutte d’eau dans l’océan ; nous ressemblons de
plus à ces Yéménites qui ont inventé le café et qui vous servent dans les
hôtels du Nescafé… Ce qui fait que les pauvres agriculteurs se
détournent de la culture du café pour se lancer dans celui du quat, une
plante euphorisante qui fait que, à partir de 16h, on est dans les vapes.
Évidement que cela arrange les affaires de la firme suisse.
Il ne
faut pas oublier plusieurs choses :
– D’abord, l’olivier dans la région de Sfax, avec son système radiculaire
étendu de plus de 150 m2 par arbre, constitue un excellent moyen de lutte
contre l’érosion, car si on va se détourner de l’huile d’olive, le Sahara
atteindra la banlieue de Ben Arous.
– Ensuite, les besoins locaux par famille -EL OULA- que l’on stockait dans
des jarres et qui donnaient à cette huile son goût stable et incomparable,
sont de l’ordre de 100 litres par famille, alors calculez pour tout le pays
et supposant qu’il y ait environ 2 millions de familles et que 50% fassent
“EL OULA”, cela ferait 100.000 m3/an de consommation.
On peut,
également, apprendre à nos familles à mieux consommer ce produit le matin
avec une galette bien chaude –ça fait nettement plus de bien que les beurres
végétaux qui inondent le marché. Mais pour cela, il faudrait que son prix
soit abordable et ne serve pas à payer les salaires de fonctionnaires
occupés a ne rien faire, donc un prix moyen national de l’ordre de 300 DT
par an et par famille, quitte à prévoir une subvention du coût comme on le
fait bien pour le pain et pour certains médicaments que certains
fonctionnaires internationaux stockent par centaines d’unités pour les
revendre chez eux. Je pense qu’il y a une enquête à faire à ce sujet.
Maintenant, venons-en aux vertus de ce produit. J’ai bien entendu parler
d’Institut de l’olivier et tutti quanti… mais je ne vais pas attendre qu’un
américain vienne faire une thèse sur les vertus de l’huile d’olive pour que,
nous aussi, commencions à y croire : rien qu’avec les recettes de
grands-mères, il y a de quoi écrire plusieurs bouquins.
Enfin, la
commercialisation de l’huile d’olive est un trésor, et les commerçants de
Marseille l’ont bien compris et bloquent tout : alors que l’on revoit le
conditionnement et les techniques de vente, imaginez un contrat avec la
maison Oréal pour des massages ou des bains à l’huile d’olive raffinée et ce
ne sont pas les idées qui manquent, mais surtout ne nous coulez pas dans un
verre d’eau ou laissez les gens de métier s’occuper de ce produit, car le
monopole tue l’initiative, et je ne voudrais pas voir le principal centre
économique du pays disparaître pour des errements de fonctionnaires.
M.B.
Réaction à l’article :
Tropo caro, l’huile d’olive se vend très mal
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