Selon
Reuters, la Société SWIFT, qui gère depuis Bruxelles un système de
messagerie sécurisé pour les banques dans le monde entier, y compris la
Tunisie, a reconnu avoir transmis des données sur ses clients aux autorités
américaines, c’est à dire au bureau de contrôle des avoirs financiers du département
américain du Trésor.
En guise d’explication, sur l’obligation de respect de la clause de confidentialité,
fondamentale pour le métier bancaire, SWIFT a essayé de rassurer ses clients
en soulignant qu’elle a «négocié avec le Trésor américain l’étendue de la portée des
injonctions et qu’elle a reçu des garanties significatives concernant le
but, la confidentialité, la portée et le contrôle du nombre limité de ces
données produites sous ces injonctions». Une manière habile de se faire
bonne conscience.
Toutefois,
SWIFT, Society For Wordlwide Interbank Financial Telecommunication,
coopérative interbancaire, fournisseur de services de messagerie supposés
protégés les 7.800 institutions financières et gestionnaires de fonds,
banques et sociétés du courtage dans plus de 200 pays, avec une dizaine de
millions de messages transitant quotidiennement sur son réseau, a trahi le
secret bancaire ainsi que ses clients.
Le
New York Times a récemment publié un article dénonçant la pratique de SWIFT qu’elle
juge illégale et immorale, et considérant que cette affaire relève du débat
public.
Bien
entendu, SWIFT a essayé de se justifier en précisant sur son site web ‘’que
notre principe fondamental a été de préserver la confidentialité des données
de nos utilisateurs, tout en nous conformant aux obligations légales, qui
nous sont faites dans les pays ou nous sommes présents».
Le débat
est lancé, car il est intéressant de savoir où commence le droit du client
et où s’arrête le droit des pays.