La Bourse de Paris suspendue à la décision de la Fed la semaine prochaine

 
 
SGE.BYT48.050806090655.photo00.quicklook.default-245x164.jpg
Vue du palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[05/08/2006 09:08:09] PARIS (AFP) La Bourse de Paris attend la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine prochaine sur ses taux directeurs, après une semaine de publications de résultats de sociétés bien accueillis.

Le CAC 40 a gagné un petit 0,25% sur la semaine, pour finir vendredi à 5.040,95 points, après avoir engrangé 4,36% la semaine précédente.

Il affiche une progression de 6,91% depuis le début de l’année, mené par la forte hausse des sociétés qui ont adopté des stratégies de relance ou de reconquête commerciale, parmi lesquelles EDF (+38%), Alstom (+41%), Renault (+25%), L’Oréal (+26%) ou Danone (+21%).

La semaine écoulée a vu les investisseurs apprécier des bénéfices globalement meilleurs que prévu, en particulier pour Danone et pour les banques. “Les résultats de sociétés sont bons, presque tous, même si les réactions du marché demeurent imprévisibles, avec parfois de très bons résultats qui sont à peine salués”, a souligné un gérant de portefeuille.

Le secteur bancaire français affiche en particulier “de très bons résultats” avec la Société Générale et BNP Paribas, alors que les banques étrangères “ABN Amro et Crédit Suisse ont déçu”, soulignent les analystes d’Ixis Securities.

Ces bons résultats ont permis d’effacer le sentiment négatif apparu sur le front des taux d’intérêts, qui devraient continuer à remonter en zone euro, selon les économistes, comme l’a laissé entendre le ton adopté par le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet.

“Le climat des affaires et la bonne orientation de la demande en zone euro soutiennent toujours l’hypothèse de hausses de taux”, notent les experts du Crédit Agricole.

Côté américain, l’espoir d’une pause dans le cycle de relèvement des taux d’intérêt a cependant gagné du terrain vendredi, après de nouvelles statistiques. L’économie américaine a en effet créé seulement 113.000 emplois en juillet, au lieu de 145.000 attendues par les économistes, soit un net ralentissement par rapport aux 124.000 créations d’emplois de juin.

Ce signe d’un ralentissement de la croissance pourrait inciter la Fed à maintenir le statu quo sur ses taux directeurs lors de la réunion du mardi 8 août, qui sera le grand rendez-vous de la semaine prochaine.

Alors que les publications de sociétés se raréfient, les investisseurs suivront aussi de près les tensions au Proche-orient, qui pèsent sur les cours de Bourse depuis trois semaines, selon les analystes.

“Tant que les menaces géopolitiques occupent le devant de la scène, le marasme boursier devrait persister. Et ce marasme a pour corollaire des rendements longs sur les marchés obligataires, qui restent sans tendance”, estiment les analystes de la banque HSBC, dans une note à leurs clients.

Les analystes sont cependant nombreux à penser que les investisseurs disposent enfin d’un peu de visibilité, la plupart des sociétés du CAC 40 ayant publié leur chiffre d’affaires du premier semestre.

“Il y a à peine quelques semaines, notre prévision d’une progression des profits de 15 à 20% en 2006 faisait sourire”, car “l’anticipation (moyenne) des analystes était de 4%. Elle est aujourd’hui de 14% ! De quoi conforter notre prévision d’un CAC 40 à 5.300 points d’ici la fin 2006 et à 5.700 pour l’été 2007”, souligne Marc Touati, économiste chez Natexis Banques Populaires.

Euronext

 05/08/2006 09:08:09 – © 2006 AFP