Hôtellerie : Le chantier de la mise à niveau enfin lancé

 
 

tourisme_020206.jpgLa
nouvelle stratégie touristique adoptée par les autorités en 2003 s’appuie
fortement sur la mise à niveau des hôtels qui, par le repositionnement de
l’offre de ces établissements et par une mise en conformité de la nature et
de la qualité de leurs services avec ces marchés, doit permettre de
restaurer leur positionnement sur le marché et leur rentabilité. Mais, se
plaint-on à l’AFD, les professionnels tunisiens ont du mal à comprendre que
ce repositionnement passe inévitablement par une meilleure qualité de
service, qui est, elle-même, conditionnée par une meilleure formation des
hommes.

Signée en mai dernier, la convention portant financement par l’Agence
Française de Développement (AFD) du programme pilote de mise à niveau de
l’hôtellerie, à hauteur de 50 millions d’euros, a, par la suite, été adoptée
par la Chambre des Députés. Ce chantier dont on parle depuis près de trois
ans va enfin pouvoir être lancé.

A l’AFD, qui a participé activement à la conception du projet pilote tant
par la mobilisation de consultants externes que par l’implication de ses propres
équipes, on ne considère pas les trois ans écoulés depuis la première annonce
sur ce projet comme du temps perdu. Ces trois années constituent, selon M.
Dominique Logeay, directeur adjoint à l’AFD, un «délai de maturation normal
aussi bien pour le bailleur de fonds que pour la partie tunisienne», au cours
duquel il a fallu «mettre du contenu répondant à la stratégie du gouvernement»
dans ce domaine, et mettre en place «la maîtrise d’ouvrage du projet».

En fait, le projet a véritablement démarré il y a un an avec le lancement de
l’étude de faisabilité, qu’il a fallu par la suite compléter avec d’autres.

L’objectif visé est d’amener le tourisme tunisien -resté focalisé sur «la
vente d’un produit essentiellement balnéaire vendu à faible prix surtout en
basse conjoncture, alors que les touristes dont les goûts ont évolué
demandent autre chose»- au niveau de ses concurrents.

La conjoncture défavorable de l’après-attentats de New York (septembre 2001)
et de Djerba (avril 2002), -qui a eu pour effet une forte baisse de la
fréquentation touristique de la Tunisie (le taux d’occupation est passé de
55% durant la période 1999-2001, à 44% depuis 2002)- «a révélé les handicaps
d’un secteur hôtelier majoritairement consacré au tourisme estival, partagé
entre un parc hôtelier âgé et des entreprises plus récentes à la santé
financière fragile (trop et mal endettées), et fortement enclin à pratiquer
des rabais importants pour conserver des taux d’occupation acceptables»,
analyse une note de l’AFD.

Pour sortir de cette situation, note le directeur adjoint à l’AFD, il faut
«faire un tourisme ayant une plus grande valeur ajoutée, qui rapporte
davantage aux hôteliers et leur permet de surmonter les conjonctures
difficiles». La nouvelle stratégie touristique adoptée par les autorités en
2003 s’appuie fortement, en effet, «sur la mise à niveau des hôtels qui, par
le repositionnement de l’offre de ces établissements et par une mise en
conformité de la nature et de la qualité de leurs services avec ces marchés,
doit permettre de restaurer leur positionnement sur le marché et leur
rentabilité», souligne la même source.

Le nouveau produit recherché «passe inévitablement par une meilleure qualité
de service qui nécessite une meilleure formation des hommes». Et c’est cette
corrélation que «nous avons des difficultés à faire comprendre aux
hôteliers», se plaint M. Logeay.

D’ailleurs, c’est la complexité de la mise à niveau qui a convaincu les
pouvoirs publics à opter pour la mise en œuvre d’un programme pilote destiné
à permettre de déceler et de corriger d’éventuels dysfonctionnements et
problèmes. Un programme qui devrait effectivement entrer en vigueur à la
rentrée puisque le financement de l’AFD sera disponible au plus tard en
octobre 2006, assure M. Logeay.