[07/08/2006 21:31:08] NEW YORK (AFP) La série noire continue aux Etats-Unis pour la compagnie pétrolière britannique BP, qui a commencé à réduire la production du pays pour éviter une nouvelle pollution en Alaska, entraînant des risques pour l’approvisionnement sur la côte ouest et une nouvelle flambée des prix du brut. BP, après avoir été victime d’une fuite d’un million de litres en Alaska en mars, qui lui vaut un procès aux Etats-Unis, vient de découvrir “une importante corrosion inattendue” sur un oléoduc du champ de Prudhoe Bay. Quelque 800 litres de brut se sont échappés et lundi après-midi près de la moitié de cette pollution avait déjà été nettoyée, selon Steve Marshall président de BP pour l’exploration en Alaska. Néanmoins pour des raisons de sécurité et pour vérifier tous les conduits, le groupe a décidé sa “fermeture complète” ce qui devrait prendre “une période allant de trois à cinq jours pour s’assurer que ce soit fait en toute sécurité”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse téléphonique lundi. Le PDG de BP, Bob Malone, interrogé durant la même audio-conférence, a réitéré ses excuses aux Américains et à l’Etat de l’Alaska pour l’impact sur l’environnement mais sans s’engager sur une date pour la reprise des opérations. “Nous ne voulons pas nous engager sur une date”, a-t-il indiqué en assurant que la décision de réouverture sera prise sur la base des conditions de sécurité. La décision de BP entraîne une réduction de la production d’environ 400.000 barils par jour, a précisé le numéro deux mondial du secteur, ce champ étant le plus important des Etats-Unis avec 8% de la production nationale. Cette nouvelle a contribué à une nouvelle flambée des cours du pétrole, le Brent établissant même un nouveau record historique lundi à 78,64 dollars le baril. A New York, le baril de brut a terminé en hausse de 2,22 dollars à 76,98 dollars. Pour pallier toute interruption des flux de pétrole pour les raffineries américaines, le ministère de l’Energie a fait savoir qu’il “examinerait sérieusement toute demande” des raffineries de puiser dans les réserves stratégiques de brut qui totalisent actuellement 688 millions de baril. Pour ConocoPhilipps, partenaire à 36,1% de BP aux côtés d’ExxonMobil pour la production sur le champ de Prudhoe Bay, l’impact reste pour l’instant limité. Cela représente 144.000 barils par jour en moins, selon un porte-parole, mais le groupe fait confiance au plan développé par la direction pour faire face aux interruptions de la production sans évoquer pour l’instant de recours aux réserves stratégiques. De l’avis de John Kilduff, de la maison de courtage Fimat, ces réserves stratégiques ne sont de toute manière pas bien placées car elles sont toutes situées autour du golfe du Mexique. Aussi le problème va surtout se poser sur la côte Ouest des Etats-Unis. Cette fermeture de champ pétrolier marque une nouvelle étape dans la série noire commencée en mars 2005 pour BP après l’explosion à sa raffinerie de Texas City qui avait fait 15 morts. Elle a du s’acquitter d’importantes amendes et a été assignée à comparaître pour la pollution de mars à Prudhoe Bay. En juin, elle était accusée de manipuler les prix du propane. Puis l’Agence américaine de surveillance des installations pétrolières avait imposé à la compagnie un examen approfondi des oléoducs avant le 12 juin. La date butoir a été levée et la compagnie a précisé avoir procédé aux opérations de raclage réclamées sur environ 40% de son réseau de conduits et a promis d’accélérer la procédure. BP qui engrange des bénéfices record (12,9 milliards de dollars au premier semestre) grâce à la flambée de l’or noir, se voit reprocher depuis plusieurs années des négligences dans la sécurité des installations de Prudhoe Bay. A Wall Street le cours de BP a perdu lundi 2,88% à 70,45 dollars. |
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