[09/08/2006 13:47:43] PARIS (AFP) Entraînée par une consommation des ménages toujours fringante, l’économie française devrait afficher une croissance vigoureuse au deuxième trimestre, confortant le gouvernement dans son pari d’une activité en hausse d’au moins 2% en 2006. Avant même la publication vendredi de la première estimation de l’Insee, le ministre des Finances Thierry Breton a vendu la mèche. La croissance du produit intérieur brut français d’avril à juin se révélera “bonne”, “clairement” inscrite dans le haut de la fourchette de 2-2,5% que s’est fixée le gouvernement pour cette année, a-t-il récemment assuré. La plupart des économistes parient sur une progression de 0,7% du PIB, après 0,5% au premier trimestre. La Banque de France, légèrement moins optimiste, prévoit une hausse de 0,6%. Des chiffres qui, traduits en rythme annualisé, s’inscrivent effectivement dans la tendance espérée par le gouvernement. Ces prévisions s’appuient sur les derniers indicateurs économiques, qui se sont révélés dans l’ensemble meilleurs que prévu avec notamment un regain d’optimisme des industriels et des ménages en juillet ainsi qu’un nouveau recul du chômage en juin. La consommation des Français, soutien clé de la croissance, a enregistré une hausse de 1,7% au cours de ce même mois grâce à un regain de dépenses lié à la Coupe du monde de football. Autre moteur essentiel de l’économie, les exportations ont repris du poil de la bête, permettant de ramener le déficit commercial à 1,8 milliard d’euros en mai. Le chiffre de juin, publié jeudi, permettra de voir si le commerce extérieur français, qui a affiché un déficit historique de quelque 25 milliards d’euros en 2005, entame ou non une convalescence. Enfin la situation des PME-PMI s’est encore améliorée en juillet, confirmant l’embellie de l’activité des petites entreprises désormais à son plus haut niveau depuis trois ans, selon le baromètre BPLG-AFP publié mardi. Si la croissance dépasse 0,5% au deuxième trimestre, l’économie française serait en bonne voie d’atteindre une progression de 2% sur l’ensemble de l’année 2006, estiment les économistes. “Sur l’ensemble de l’année, on restera aux alentours de 2% et pas plus”, prédit Alexandre Bourgeois de Natexis-Banques Populaires, à l’instar de l’Insee, qui prévoyait aussi fin juin une croissance de 2%. Mais les nuages s’amoncellent à l’horizon, avertissent les économistes. Pour M. Bourgeois, l’économie française atteindra son “point haut à la fin de l’été ou dans le courant de l’automne” avant d’être freinée par divers “facteurs négatifs”. Tous les économistes évoquent les mêmes “menaces”. La remontée de l’euro face au dollar depuis le printemps risque de pénaliser les exportations européennes tandis que la salve de hausses des taux d’intérêts européens devrait peser sur l’investissement des entreprises et la capacité d’endettement des ménages. La flambée prolongée des cours du pétrole, qui nourrit l’inflation et entame le pouvoir d’achat des Français, constitue une entrave supplémentaire. “La France s’est enfin accrochée au train de la croissance mondiale, mais cette croissance va décélérer dans le sillage des Etats Unis”, où le rythme de croissance a été divisé par deux depuis le début de l’année, juge Nicolas Bouzou, économiste du cabinet de prévisions Asterès. Or “la zone euro suit les Etats-Unis avec environ six mois de décalage”, souligne-t-il, se disant “inquiet pour 2007”. |
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