[10/08/2006 18:06:27] WASHINGTON (AFP) Le complot terroriste déjoué jeudi et qui visait des avions entre la Grande-Bretagne et les USA frappe le secteur aérien américain alors qu’il se remettait tout juste de la crise consécutive aux attentats du 11 septembre 2001. Les actions du numéro un du secteur, American Airlines, et celle de United Airlines (UAL) ont fortement chuté jeudi à l’ouverture de la bourse à Wall street, en recul de 3% et 6% respectivement, avant de se ressaisir au cours de la matinée avec des pertes proches des 2%. Continental Airlines était également la cible potentielle des actions terroristes, selon un responsable des services de renseignements américains. Le complot déjoué aurait visé cinq grandes villes américaines, “destinations touristiques” importantes, à savoir New York, Chicago, Washington, Los Angeles et Boston. Les nouvelles mesures de sécurité renforcée dans les aéroports, après le déclenchement de l’alerte rouge –niveau le plus élevé- pour les liaisons avec la Grande-Bretagne, ont provoqué des retards de plusieurs heures pour l’ensemble du trafic aérien, mais seul American Airlines avait annulé trois vols aller-retour vers la Grande-Bretagne jeudi en fin de matinée. Environ 106 vols quotidiens assurent en temps normal la liaison entre les deux pays. Cette affaire intervient alors que le secteur commençait tout juste à se remettre de la crise de l’après 11-Septembre. United Airlines par exemple est sortie de la faillite en février dernier après 37 mois de banqueroute. “Il y aura certainement des pertes de revenus s’il y a de nouveaux développements comme un attentat réussi ou des preuves de nouvelles menaces”, a estimé Philip Baggaley, analyste de l’agence de notation Standard and Poors. “Mais heureusement pour les compagnies aériennes, on est actuellement bien avancé dans la saison des vacances estivales” et la plupart des billets d’avions pour ces vacances ont sans doute déjà été réservés, a-t-il noté. Les compagnies américaines ont d’ailleurs toutes annoncé dès jeudi matin qu’elles n’exigeraient pas de frais supplémentaires pour toute annulation ou changement de billets intervenant pour des vols d’ici le 1er septembre. Deux grandes compagnies américaines, Delta Air Lines, partenaire d’Air France dans l’alliance Sky Team, et Northwest, sont actuellement sous la protection de la loi sur les faillites. Et pour Delta, qui vient d’annoncer une perte de 2,2 milliards de dollars au 2e trimestre en raison du coût de sa restructuration – sans ces charges la compagnie affiche un bénéfice de 175 millions de dollars -, toute nouvelle crise majeure pourrait être fatale. Mais “il semble que, parce que les suspects ont été arrêtés avant qu’ils n’aient pu accéder à l’aéroport, les passagers devraient garder leur confiance dans le système”, a estimé John Heimlich, économiste en chef de l’ATA, l’association du transport aérien aux Etats-Unis. “Pour cette raison l’effet sur la demande ne devrait pas être important”, a-t-il ajouté, tout en soulignant que “cela dépendra beaucoup des mesures qui vont être prises, car si on vous dit plus du tout de bagage à main pendant un an, cela pourrait faire changer les choses”. Les nouvelles restrictions imposées après la découverte du complot contraigent les passagers à se soumettre à une fouille minutieuse de leurs bagages à main et interdit le transport en cabine de tous liquides et crèmes qui pourraient être utilisés comme des explosifs. “La confiance des passagers est certainement nettement moins ébranlée qu’après le 11 septembre 2001, car malheureusement le terrorisme est devenue une partie intégrante des risques, avec la volatilité des prix du carburant, pour le secteur”. |
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