Envolée spectaculaire de la croissance au deuxième trimestre

 
 
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La croissance du PIB français au 2ème trimestre 2006

[11/08/2006 19:10:05] PARIS (AFP) L’économie française a décollé au printemps, avec une croissance trimestrielle record depuis cinq ans, une performance portée par l’appétit de consommation des ménages qui devrait permettre au gouvernement de tenir le pari d’une activité en hausse de près de 2,5% en 2006.

“Attachez vos ceintures, la croissance française s’accélère”, “énorme”, “spectaculaire”: les économistes rivalisaient de superlatifs vendredi.

Selon une première estimation de l’Insee, le Produit intérieur brut français a augmenté de 1,1% à 1,2% au deuxième trimestre, après 0,5% au premier et seulement 0,2% fin 2005 (révisé en baisse de 0,1 point). Ce taux, un record trimestriel depuis la fin 2000, va bien au-delà des prévisions qui oscillaient entre 0,6% et 0,7%.

Ces chiffres “sont tout à fait exceptionnels”, s’est réjoui le ministre de l’Economie Thierry Breton.

“L’économie française va mieux. Elle va bien. Elle va même très bien”, a-t-il ajouté, assurant que “c’est la raison pour laquelle le chômage baisse autant en France”.

L’Hexagone est devenu “le bon élève économique de l’Europe”, a affirmé M. Breton, citant le verdict de “150 économistes internationaux”.

Refusant par “prudence” de relever sa fourchette de prévision d’une croissance entre 2 à 2,5% sur l’année, le ministre a néanmoins affiché sa confiance pour les prochains mois. “Je pense que nous devons faire mieux”, a-t-il dit, au vu de l’acquis de croissance de 1,8% à 1,9% prévu par l’Insee.

Il a jugé aussi “à portée de main” un objectif de 8% pour le taux de chômage, déjà descendu à 9% en juin.

Tout en soulignant que le chiffre de la croissance peut encore être révisé, les économistes ont revu leurs prévisions à la hausse. A l’instar de Mathieu Kaiser, de BNP Paribas, ils parient désormais sur une croissance 2006 “plus proche de 2,5% que de 2%”.

L’Insee ne détaillera pas avant fin août les raisons précises de ce rebond printanier mais les économistes avancent des pistes.

“Les deux moteurs de cette progression sont à rechercher du côté des ménages et du secteur industriel”, estime Alexandre Bourgeois, de Natexis Banques Populaires. La consommation des Français en produits manufacturés, dopée par la Coupe du monde de football, a grimpé de 1,5% au deuxième trimestre, tandis que la production industrielle augmentait de 0,8%, rappelle-t-il.

Pour Nicolas Bouzou, du cabinet d’études Asterès, le rebond des exportations, en hausse de plus de 7% au premier semestre, a également joué.

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Le ministre des Finances Thierry Breton à Bruxelles, le 10 juillet 2006 (Photo : Gérard Cerles)

Mais les économistes veulent raison garder. “Il serait illusoire de croire que tout a changé en France en une seule journée”, tempère Alexandre Bourgeois. “La croissance française reste molle” mais “un peu moins qu’on ne pouvait le craindre jusqu’à présent”, juge-t-il.

Nicolas Bouzou s’interroge sur “la pérennité de cette croissance”. Celle-ci pourrait être compromise par le renchérissement des taux d’intérêt européens, “préjudiciable à la consommation des ménages”, mais aussi par le ralentissement de l’activité aux Etats-Unis, locomotive de l’économie mondiale. Au final, “la super-croissance du deuxième trimestre pourrait n’être qu’un feu de paille”, craint-il.

Conscient de ces risques, Thierry Breton a souligné, dans le Monde daté de samedi, que les politiques menées en Europe ne devaient pas conduire à “renforcer” l’euro et qu’un affaiblissement du dollar n’était pas souhaitable.

Le rebond français, qui coïncide avec de bonnes nouvelles en provenance d’autres pays de l’UE, semble toutefois de bon augure pour l’économie européenne, selon les économistes.

 11/08/2006 19:10:05 – © 2006 AFP