Le pétrole remonte un peu après le net recul de la veille

 
 
SGE.DUE83.110806165300.photo00.quicklook.default-245x201.jpg
Des courtiers en énergie à la Bourse New York, le 7 août 2006 (Photo : Stephen Chernin)

[11/08/2006 16:58:06] LONDRES (AFP) Les prix du pétrole ont un peu rebondi vendredi, le marché estimant avoir trop vendu la veille à la suite de l’alerte terroriste et de la reprise de la production d’un gisement au Nigeria, et restant sceptique quant au maintien d’une production partielle en Alaska.

A New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en septembre progressait de 35 cents à 74,35 dollars vers 16H30 GMT (18H30 à Paris).

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 32 cents à 75,60 USD sur l’échéance de septembre.

Les prix ont chuté de plus de 2 dollars jeudi à la suite de l’annonce du complot, déjoué par la police britannique, visant à faire exploser des avions en vol entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. L’alerte terroriste a fait craindre un recul du trafic aérien, et donc de la demande de kérosène, produit dérivé du pétrole.

Mais ce recul des prix était “exagéré”, a expliqué Kevin Norrish, analyste à la banque Barclays.

“La logique habituellement suivie par les analystes après ce genre d’événements est que les prix doivent reculer à cause du risque de diminution de la demande liée aux voyages, et parce que toute baisse de confiance des ménages peut affaiblir l’économie et réduire la demande de pétrole”, a-t-il détaillé.

“Mais les expériences passées ont montré que lorsque ‘la peur de voler’ grandit, la demande pour d’autres carburants, comme l’essence, progresse car les gens modifient leurs programmes de vacances”, a-t-il souligné. “En résumé, le mouvement des prix d’hier (jeudi) était une exagération”.

Le net repli des cours jeudi s’expliquait aussi par la reprise d’une partie de la production de Royal Dutch Shell au Nigeria, après la réparation de la fuite survenue fin juillet sur l’oléoduc reliant le champ Bonny dans le Delta du Niger (sud).

La fuite avait réduit la production de brut de 180.000 barils par jour, et la reprise de l’activité de huit stations de pompage sur neuf au total va permettre la reprise d’une production de 173.000 barils par jour.

Cette nouvelle ramène les réductions de production actuelles dans le Delta de près de 800.000 barils par jour à un peu plus de 620.000 barils par jour, soit 24% de la production du pays.

Par ailleurs, BP a annoncé vendredi avoir reçu le feu vert des autorités américaines pour maintenir la production de brut sur la partie occidentale du champ de Prudhoe Bay en Alaska, une semaine après la découverte de fuites sur un oléoduc du site.

Prudhoe Bay est le plus gros champ des Etats-Unis, avec une production de 400.000 barils par jour de brut en temps normal. BP avait annoncé sa fermeture progressive le week-end dernier en vue de procéder aux réparations des conduits, ce qui avait fait bondir les cours du brut.

Selon Kevin Norrish, les conduits sur la partie occidentale du champ acheminent 140.000 barils par jour de brut et pourraient en transporter 185.000.

Mais étant donné les problèmes de logistique, d’approvisionnement en acier et la difficulté des conditions météorologiques, l’analyste ne s’attend pas à un retour à la normale de la production du champ avant le deuxième trimestre 2007.

Le marché restait également prudent avant le week-end, se préparant notamment à l’éventualité d’une escalade du conflit entre le Hezbollah et Israël au Liban.

 11/08/2006 16:58:06 – © 2006 AFP