Le printemps économique de la France fait fleurir l’espoir en Europe

 
 
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Des consommateurs dans un magasin parisien, le 2 juin 2006 (Photo : Joel Saget)

[11/08/2006 14:19:00] PARIS (AFP) La spectaculaire embellie conjoncturelle constatée en France au printemps, coïncidant avec de bonnes nouvelles dans d’autres pays, laisse augurer d’un deuxième trimestre bien meilleur que prévu pour l’économie européenne, alors que l’activité marque le pas aux Etats-Unis.

La croissance française a décollé au deuxième trimestre, enregistrant une forte hausse de 1,1% à 1,2% du produit intérieur brut (PIB), là où les économistes attendaient à peine 0,6 ou 0,7%.

Une performance qualifiée d'”exceptionnelle” par le ministre des Finances Thierry Breton, et qui devrait lui permettre de se hisser à 2,3% sur l’ensemble de l’année.

Simultanément, l’Italie a annoncé une croissance de 0,5% au deuxième trimestre, résultat jugé “sans surprise”, mais qui s’accompagne d’une révision en hausse des trimestres précédents.

La Belgique, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et la Suède avaient également publié des statistiques encourageantes ces derniers jours.

“Les chiffres provisoires publiés ces derniers jours pour le deuxième trimestre signalent un tableau plus favorable que prévu” pour le Vieux continent, a réagi Edward Teather, économiste de la banque UBS.

Véronique Riche-Florès, chef économiste de Société Générale, est du même avis, au point d’avoir nettement relevé ses prévisions pour la zone euro. Elle table désormais sur une croissance de 0,9% pour le deuxième trimestre et de 2,5% sur l’année 2006 (contre 0,7% et 2,3% respectivement).

Le mystère ne devrait de toute façon pas planer longtemps: les chiffres de la zone euro mais aussi de l’Espagne et de l’Allemagne sont attendus lundi.

Edward Teather relève que la croissance du poids lourd de la zone euro au printemps est pour l’heure “une inconnue” mais se montre optimiste au vu des dernières données sur la production industrielle.

Il remarque, en outre, que ces bonnes statistiques confortent la Banque centrale européenne (BCE) dans sa tendance au resserrement du crédit, et augmentent la probabilité que l’institut augmente encore au moins deux fois son taux directeur (qui vient tout juste d’être remonté à 3%).

La nette embellie européenne coïncide par ailleurs avec un net freinage de l’activité américaine. La croissance du PIB de la première économie mondiale a ralenti au deuxième trimestre à 2,5% (exprimé en rythme annuel, c’est-à-dire comparé au 2T 2005), après 5,6% au précédent.

Mais ce décalage conjoncturel est probablement moins significatif pour la zone euro que le taux de change euro/dollar, estime David Owen, de Dresdner Kleinwort. D’autant que les Etats-Unis absorbent moins de 15% de ses exportations.

Mais il met néanmoins en garde contre “une claire tendance des exportations de la zone euro à perdre des parts de marché, à chaque appréciation du taux de change, avec un délai habituel d’environ un an. La conjugaison d’un fort ralentissement mondial et d’un euro nettement plus fort serait un cocktail très malvenu”, conclut-il.

 11/08/2006 14:19:00 – © 2006 AFP