ThyssenKrupp lorgne toujours sur Dofasco et se restructure dans l’automobile

 
 
SGE.DTD08.110806145124.photo00.quicklook.default-245x191.jpg
Vue d’une usine du groupe candien Dofasco, dans le collimateur de THyssenkrupp, le conglomérat industriel allemand de la métallurgie, le 27 janvier 2006. (Photo : Jorge Uzon)

[11/08/2006 14:51:54] BERLIN (AFP) Le conglomérat industriel allemand Thyssenkrupp veut continuer à négocier pour racheter le sidérurgiste canadien Dofasco, mais continue parallèlement à faire avancer un projet de nouvelle usine également destiné à le renforcer sur le marché nord-américain, a-t-il indiqué vendredi.

“La direction va poursuivre dans les prochains jours les négociations sur le rachat du producteur d’acier canadien Dofasco”, selon un communiqué publié à l’issue d’une réunion de son conseil de surveillance.

Dofasco avait été racheté en janvier par un autre fabricant d’acier, le groupe européen Arcelor, à l’issue d’une bataille avec ThyssenKrupp. Mais Arcelor avait à son tour fait l’objet d’une OPA du numéro un mondial du secteur Mittal Steel.

Ce dernier s’était alors entendu avec ThyssenKrupp pour lui revendre Dofasco. Mais Arcelor a protégé Dofasco par un montage juridique, et les chances que ThyssenKrupp arrive à le racheter semblent plutôt faibles.

Avec Dofasco, Thyssenkrupp espérait augmenter sa part de marché dans l’acier auprès des constructeurs et équipementiers automobiles implantés en Amérique du Nord. Faute d’arriver à ses fins, le groupe allemand a développé des scénarios alternatifs.

L’un d’eux est la construction d’une usine en Amérique du Nord, pour lequel le groupe avait lancé une étude de faisabilité il y a quelques mois. Le groupe a maintenant restreint son choix à trois Etats du sud-est des Etats-Unis, l’Alabama, l’Arkansas et la Louisiane.

ThyssenKrupp avait initialement annoncé vouloir investir 1,8 milliard d’euros dans ce site d’une capacité annuelle de 4,5 millions de tonnes. Quelque 500 millions d’euros supplémentaires vont être consacrés à la construction attenante d’une installation de laminage à froid, selon le communiqué de vendredi.

Le groupe a annoncé parallèlement une restructuration de ses activités dans l’automobile, qui va passer par la cession d’actifs en Amérique du Nord pesant environ un milliard d’euros de chiffre d’affaires et 4.000 salariés.

“Les activités de carrosserie et châssis en Amérique du Nord doivent être vendues. Des discussions avec des candidats potentiels sont en cours”, a-t-il indiqué.

La division Automotive, qui rassemble tous les produits du groupe à destination de l’industrie automobile, va par ailleurs être intégrée à une autre division (ThyssenKrupp Technologies). Les services administratifs seront rassemblés au siège de cette dernière à Essen (ouest).

Des discussions sont en cours sur les conséquences pour les salariés, selon ThyssenKrupp qui dit vouloir éviter les licenciements secs par des mutations ou des mises en pré-retraite.

Le directeur financier du groupe Stefan Kirsten, âgé de 45 ans, a renoncé à une prolongation de son contrat, qui expirait fin juillet 2007, en invoquant “des changements des perspectives dans le groupe”, annonce encore ThyssenKrupp. Son départ sera effectif au 30 novembre, et ses fonctions reprises par un autre membre du directoire, Ulrich Middelmann.

A la Bourse de Francfort, l’action ThyssenKrupp a accéléré ses pertes après ces annonces: elle plongeait de 5,62% à 26,68 euros vers 12H45 GMT, lanterne rouge de l’indice vedette Dax (+0,05%).

Le marché avait déjà accueilli sans enthousiasme en matinée des résultats trimestriels pourtant supérieurs aux attentes, dopés par des prix élevés et la demande mondiale toujours forte sur le marché de l’acier.

Entre avril et fin juin, le bénéfice imposable a grimpé de 806 millions d’euros, soit le meilleur résultat depuis la fusion de Thyssen et Krupp en 1999, et le bénéfice net a décollé de 81%. ThyssenKrupp a aussi relevé sa prévision annuelle de chiffre d’affaires de 44 à 46 milliards.

 11/08/2006 14:51:54 – © 2006 AFP