| ||
 | ||
[11/08/2006 16:42:45] WASHINGTON (AFP) Les Américains ont repris goût au shopping en juillet, ce qui devrait profiter à la croissance, d’autant que le projet d’attentats déjoué à Londres ne devrait avoir qu’un effet passager sur le moral des ménages. Les ventes de détail ont progressé de 1,4% en juillet par rapport à juin et de 1% hors automobile, soit nettement plus que ce qu’attendaient les analystes, a annoncé vendredi le département du Commerce. C’est un net rebond par rapport aux chiffres moroses de juin (-0,4% pour les ventes et +0,1% hors automobile), qui avaient fait craindre une démission des consommateurs face à la flambée des cours du pétrole. Au pays de la voiture-reine, les économistes prédisent régulièrement que l’augmentation de la facture à la pompe risque de porter un rude coup aux dépenses des ménages. Mais “il ne faut pas mettre les consommateurs hors jeu, même avec un gallon à 3 dollars”, avertit Gina Martin du groupe financier Wachovia. “En dépit des prédictions pessimistes, les consommateurs ont jusqu’à présent résisté”, ajoute-t-elle. Les ventes de détail sont suivies avec attention, car les dépenses de consommation représentent une part essentielle de la croissance américaine, et celle-ci a beaucoup ralenti au deuxième trimestre avec la décélération du secteur immobilier. Pour parer à tout scénario catastrophe, la Réserve fédérale (Fed) a décidé mardi de laisser son principal taux directeur inchangé à 5,25%. Le rapport de juillet a été jugé particulièrement vigoureux parce que tous les secteurs ou presque ont affiché des ventes en hausse: +3,1% pour les concessionnaires automobiles, +1,9% pour les magasins d’électronique et d’électroménager, +0,6% pour les restaurants…. Sur un an, les ventes de détail ont augmenté de 4,8% et de 9,2% hors automobile. “Les fondamentaux soutenant les dépenses de consommation restent très positifs: une croissance respectable de l’emploi couplée à une hausse des salaires juste en dessous de 3% dans le secteur privé”, note Brian Bethune de Global Insight. C’est surtout la hausse des salaires qui semble jouer, car même si elle est en grande partie annulée par l’inflation, les Américains ont l’impression agréable d’être plus riches en recevant leur fiche de paie. “A tort ou à raison, les consommateurs qui ont une paie plus élevée se sentent beaucoup mieux et sont plus enclins à dépenser plus”, affirme Mme Martin. Elle souligne aussi combien les analystes ont tendance à sous-estimer la détermination des Américains à maintenir coûte que coûte leurs habitudes de consommation. Cette résistance, si elle se poursuit, serait une nouvelle à double tranchant pour la banque centrale alors que l’inflation ne cesse de grimper. “La Fed table sur un ralentissement économique significatif pour juguler les pressions inflationnistes, et ce rapport ne dit pas qu’elle y soit parvenu”, estime l’économiste indépendant Joel Naroff. D’ici la fin de l’année, les analystes estiment que la consommation va sans doute ralentir pour revenir à son rythme de croisière. “Les dépenses vont continuer de progresser, mais à un trot lent plutôt qu’au galop que nous avons connu au premier semestre”, prédit M. Bethune. Il faudrait selon les économistes un événement vraiment perturbateur pour faire dérailler la consommation. Le complot déjoué à Londres, même s’il est une mauvaise nouvelle, ne devrait pas, selon eux, peser très longtemps. “Cela pourrait avoir un effet sur la confiance des consommateurs, mais il est peu probable que cela ait un impact durable sur l’économie américaine”, avait estimé Drew Matus de la banque Lehman Brothers peu après l’annonce du démantèlement du projet d’attentats. |
||
|